Christoph Spreng travaille avec Initiatives et Changement depuis de nombreuses années dans différentes fonctions. Il représente Initiatives et Changement au Conseil de l'Europe depuis 2006 et, à ce titre, s'est vu confier une grande variété de missions spécifiques, notamment la vice-présidence de CINGO et la coordination de la boîte à outils de dialogue pour les OING (INGO Dialogue Toolkit Hub). En juin 2017, il a été nommé conseiller spécial des OING pour les droits de l'homme et les entreprises et représente CINGO au Centre Nord-Sud du CdE depuis 2018. Il est également membre de l'équipe d'organisation du Caux Forum pour la démocratie , codirigeant un axe de travail sur « La société civile favorisant le dialogue : De la polarisation à la participation - Un guide pour l'action ».

Le 25 octobre 2024, la Table ronde de Caux (CRT) - Japon a accueilli la 13e Conférence sur les entreprises et les droits de l'homme à Tokyo, avec la participation en ligne de 225 chef.fe.s d'entreprise, cadres et expert.e.s de plusieurs pays asiatiques.

Le directeur exécutif de la Table ronde de Caux - Japon, Hiroshi Ishida, a planté le décor de l'événement avec les remarques suivantes : « En 2011, les principes directeurs relatifs aux entreprises et aux droits de l'homme (UNGP) ont été approuvés par le Conseil des droits de l'homme des Nations unies, établissant un cadre pour le respect des droits de l'homme dans les activités des entreprises. Les principes directeurs reposent sur trois piliers - devoir de protection, responsabilité de respecter et accès aux voies de recours - et appellent les gouvernements et les entreprises à prendre des mesures concrètes. Au cours des 13 années qui se sont écoulées depuis l'approbation des principes directeurs, la législation et la réglementation exigeant des entreprises qu'elles mettent en œuvre et divulguent leurs pratiques de gestion de la chaîne d'approvisionnement se sont accélérées dans le monde entier. Dans ces circonstances, il est important pour les entreprises de promouvoir des initiatives basées sur les principes directeurs, non seulement pour se conformer aux lois et règlements, mais aussi pour améliorer la crédibilité de l'entreprise, la gestion des risques et la croissance durable ».

Ces trois derniers domaines d'amélioration ont été au cœur des discussions du panel de la CRT de Tokyo avec des expert.e.s étranger.e.s, des exemples d'initiatives d'entreprises et des échanges de vues entre les expert.e.s et les partenaires.

Il convient de mentionner dans ce contexte le principe japonais du kaizen (en japonais : 改善, « amélioration »), qui fait référence aux activités commerciales visant à améliorer en permanence toutes les fonctions et à impliquer tous les employé.e.s, du PDG aux ouvrier.e.s de la chaîne de montage. Dans les usines japonaises, ces principes sont pratiqués depuis 70 ans, tandis que les approches occidentales, telles que les principes directeurs des Nations unies ou la norme européenne CS3D plus récente, établissent des règles sur l'obligation de rendre des comptes et la responsabilité par le biais d'instruments juridiques.

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Il y a exactement 30 ans, l'approche unique des principes de l'entreprise de la Table ronde de Caux (CRT) reposait sur le fait que ces principes étaient fondés sur des approches à la fois orientales et occidentales. Ces sept principes ont fait l'objet d'un article dans le Financial Times, sous le titre « The search for universal ethics » (La recherche d'une éthique universelle). Le rédacteur en chef du journal, Tim Dickson, a déclaré que c'était peut-être la première fois qu'« un document de ce type attirait des partisans influents d'Europe, du Japon et des États-Unis ».

Tim Dickson écrit : « Les principes sont censés être tirés de deux traditions éthiques : la philosophie japonaise du kyosei, décrite par Ryuzaburo Kaku du Canon comme “vivre et travailler ensemble pour le bien commun de l'humanité”, et la “dignité humaine” qui fait référence au caractère sacré ou à la valeur de chaque personne en tant que fin, et non pas simplement en tant que moyen de réaliser les objectifs d'autrui ou même la prescription de la majorité ».

Traduits par la suite en 12 langues, les principes mettent l'accent sur l'identification des valeurs communes, la réconciliation des valeurs divergentes et le développement d'une perspective commune sur le comportement des entreprises, acceptable et respecté par tous.

En savoir plus sur les années pionnières des Tables rondes de Caux

La conférence de Tokyo a eu lieu cette année. Onze entreprises japonaises se sont associées à la CRT-Japon à cette occasion, représentant une variété de secteurs, tels que l'industrie lourde, l'industrie manufacturière, les transports ainsi que les assurances et l'industrie alimentaire.

Voici quelques points saillants :

• B. Ling, Taiwan: a expliqué que le modèle d'orientation (apprentissage collaboratif entre pairs par la CRT-Japon, éd.) peut aider le processus juridique de l'Europe (...) à atteindre un mélange intelligent.
• Lailani Tolentino, Philippines, a fait remarquer que le secteur maritime et de l'expédition est encore oublié et a souligné qu'ici, l'engagement des détenteur.e.s de droits nécessite des réunions préparatoires d'habilitation.
• La société Kubota Corp. Farming & Water Machinery, qui existe depuis 134 ans, a traduit sa politique en matière de droits de l'homme en 23 langues. Elle a également amélioré les conditions des employé.e.s étranger.e.s.
• Les conditions des employé.e.s étranger.e.s ont également été abordées par la Worlding Inc. et en particulier la pratique abusive des frais de courtage excessifs.
• Yokohama Rubber s'engage auprès des petit.e.s exploitant.e.s de caoutchouc naturel dans le sud de la Thaïlande, en régularisant les conditions des travailleurs locaux à un niveau plus élevé.
• Nissin Foods a des fournisseurs indonésiens d'huile de palme et a expliqué qu'ils avaient procédé à une évaluation des risques dans un rayon de 50 km avec chacun.e. d'entre eux et elles et qu'ils avaient commencé leur travail de réparation à l'endroit le moins bien noté.
• La présentation d'ANA Holdings a été faite par Mme C. Miyata, EVP & Chief Sustainability Officer, qui a expliqué comment le groupe a commencé avec des politiques B-HR en 2015 et a ajouté les objectifs de développement durable de l'ONU à ses perspectives. À ce jour, 180 fournisseurs alimentent un système d'évaluation central.
• Talya Swissa a expliqué comment la World Benchmarking Alliance a agi pour obtenir le remboursement de frais de recrutement excessifs. Elle fait remarquer que dans des pays du Sud global, les questions environnementales ont un impact sur le droit à la vie.
• Rishi Sher Singh a souligné que CRT-Japon permet aux entreprises de disposer d'un espace sûr où elles peuvent apprendre les unes des autres.

Il s'agit là d'aperçus d'une session de 4 heures et demie, sans compter les nombreuses diapositives des présentateur et présentatrices, qui détaillaient leurs processus de gestion. Les diapositives ont donné un aperçu de l'apprentissage des politiques des entreprises multinationales, qui est en cours avec le soutien de cet événement à Tokyo. L'un des principaux enseignements à en tirer est « l'engagement avec les détenteur.e.s de droits », qui incarne aujourd'hui la double origine des idéaux exprimés dans l'article du Financial Times cité plus haut.

Caux Initiatives et Changement est honoré d'avoir été invité à participer à la 13e conférence sur les entreprises et les droits de l'homme à Tokyo et se réjouit des nombreuses années de collaboration fructueuse avec CRT-Japon. Une séquence de cette collaboration s'est déroulée pendant dix ans sous le titre de « Responsabilité sociale personnelle » (RSP) pour des groupes de cadres japonais en milieu de carrière qui se sont joints aux conférences au Caux Palace. En Suisse, sur ses terres d'origine, Caux Initiatives et Changement a repris son soutien à l'Initiative civique suisse pour des multinationales responsables.

Lire le rapport complet de la conférence

Nous espérons que cette conférence contribuera à la réalisation d'une croissance durable des entreprises et de la responsabilité sociale.

Hiroshi Ishida, directeur exécutif, CRT-Japon, à propos de la Conférence sur les entreprises et les droits de l'homme qui se tiendra à Tokyo en 2024.

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Ce que les expert.e.s et les participant.e.s d'outre-mer ont dit de la Conférences sur les entreprises et les droits de l'homme à Tokyo

Le saviez-vous ? Le 26 décembre 2024, la nouvelle série très attendue de la RTS « Winter Palace », en collaboration avec Netflix, sera diffusée sur les écrans de télévision, avec en toile de fond le Caux Palace qui a été choisi comme l'un des lieux de tournage de la série !

La série, réalisée par Pierre Monnard, figure emblématique du paysage audiovisuel suisse, a été filmée en partie au Caux Palace et nous avons été ravi;e.s d'accueillir l'équipe à Caux où elle a fait un travail remarquable en recréant en détail l'atmosphère de la fin du 19ème siècle, y compris une scène de bal.

Il n'est pas surprenant que le Caux Palace ait été choisi comme décor de la série. Très visible localement, perché au-dessus du Léman et classé bâtiment d'intérêt national, cet ancien hôtel de la Belle Époque est une pièce unique du patrimoine suisse. Son architecture, son histoire et son rôle culturel en font un lieu fascinant et nous sommes très fier.e.s de notre équipe d'artisans hautement qualifiés qui font un travail formidable pour entretenir et restaurer le riche patrimoine du Caux Palace.

Le 2 novembre, les deux premiers épisodes ont été diffusés en avant-première au Festival international du film de Genève (GIFF).

Ne manquez pas la série complète qui débutera le 26 décembre 2024 sur RTS 1 et Play RTS et sera diffusée début 2025 sur Netflix.

• En savoir plus
• Regardez une courte vidéo sur le tournage de "Winter Palace"

Le dimanche 17 novembre 2024, l'association des Amis de Caux I&C s'est réunie à Bienne, en Suisse, pour préparer un week-end qui aura lieu au printemps 2015 au Caux Palace dans le but de développer de nouveaux réseaux pour Initiatives et Changement en Suisse.

Des moments de silence, une pratique très au cœur de l'approche d'Initiatives et Changement, ont permis aux participant.e.s de chercher l'inspiration pour l'année 2025, et le groupe s'est également souvenu avec gratitude de la Suissesse Fulvia Spoerri qui a été profondément impliquée dans le mouvement d'I&C pendant de nombreuses décennies et qui est décédée le 16 novembre 2024.

Anne-Catherine Sutermeister, responsable de l'engagement communautaire en Suisse à la Fondation Caux Initiatives et Changement, a présenté les nombreux et divers projets prévus pour 2025.

L'association des Amis de Caux I&C est actuellement en train de mettre en place un groupe de travail pour mettre en œuvre des projets qui vont dans le sens d'Initiatives et Changement et augmenter la visibilité des événements au Caux Palace, et serait ravie d'entendre toute personne qui souhaiterait poursuivre le travail commencé à Bienne.

A la fin de l'après-midi, quelques citations sont ressorties : « la joie d'être ensemble », “besoins et promesses”, “ouverture” et ce qui a résonné beaucoup chez tous les participant.e.s : « Cette journée nous a beaucoup apporté et a renforcé notre conviction que nous avons quelque chose à apporter à ce monde.

Vous habitez en Suisse et vous êtes intéressé.e à travailler avec les Amis de Caux ? Si c'est le cas, c'est avec grand plaisir que nous vous accueillerons.

Pour savoir comment adhérer 

Rencontres à Berne et à Zurich

Vous êtes à la recherche de sens dans votre vie et d'une connexion plus profondes ? Rejoignez nos réunions mensuelles d'Initiatives et Changement (I&C) à Berne et à Zurich. Ces rencontres offrent un espace pour l'auto-réflexion, la discussion et l'exploration des valeurs d'I&C dans la vie quotidienne.

• Groupe de Berne: 7 décembre, Welle 7 (gare). Contact
• Groupe de Zurich: Tous les mois au restaurant Oase (gare centrale de Zurich). Contact

Les Rencontres Arts et Paix de la Semaine de la paix de Genève 2024, qui s'est tenue le 18 octobre 2024, nous ont emmenés dans un voyage immersif à travers différentes formes d'expression artistique, notamment la musique, le théâtre, la poésie et les arts visuels, combinés avec des récits et des présentations de bâtisseurs et bâtisseuses de paix et d'expert.e.s à l'intersection des arts et de la paix. L'événement a mis en évidence le langageuniversel de l'art en tant qu'outil de paix.

Cet événement était organisé par la Fondation Caux Initiatives et Changement en partenariat avec la Geneva Peacebuilding Platform, la Kofi Annan Foundation, l'Embajada de Colombia en Suiza et le Département fédéral suisse des affaires étrangères, et rendu possible grâce au soutien financier de la Mission permanente des Etats-Unis d'Amérique auprès de l'Office des Nations Unies et d'autres organisations internationales à Genève.

L'événement était animé par Maruee Pahuja, de l'initiative pour la jeunesse Leadership créatif, et Sarah Noble, responsable de l'engagement global à la Fondation Caux Initiatives et Changement.

En présentant l'événement, Sarah Noble a souligné le rôle crucial que jouent les arts dans la transformation de la société, en offrant aux individu.e.s et aux communautés de l'empathie, de l'espoir et la motivation nécessaire pour agir. « En faisant appel à notre imagination, les arts encouragent le passage d'une pensée binaire et linéaire à une expérience holistique », a-t-elle déclaré.

En faisant appel à notre imagination, les arts encouragent le passage d'une pensée binaire et linéaire à une expérience holistique.

Sarah Noble, responsable de l'engagement global, Caux Initiatives et Changement

Intervenant.e.s et temps forts

Hyung Joon Won - S'accorder à l'empathie avec la musique pour la paix

Le violoniste sud-coréen Hyung Joon Won a réfléchi à la manière dont la musique peut permettre aux gens de s'adapter aux émotions des autres et de surmonter les divisions. « En réalité, l'accord est l'empathie », a-t-il déclaré, expliquant que l'harmonie musicale peut symboliser les liens plus profonds et partagés nécessaires à la paix. Faisant référence à la trêve de Noël 1914, il a déclaré : « Si nous parvenons à trouver un bon accord et à faire preuve d'empathie, nous pourrons mettre fin à la guerre et apporter la paix ensemble. M. Won a clôturé sa session par une composition nord-coréenne poignante, dans l'espoir que les deux Corées entament un dialogue pacifique.

Guila Clara Kessous - Théâtre et résolution des conflits

Guila Clara Kessous, artiste de l'UNESCO pour la paix, ambassadrice de la paix et coach exécutif , a souligné le rôle du théâtre dans la guérison des traumatismes et la promotion des droits de l'homme.

« Les arts ont le pouvoir de transmettre et de transformer les gens », a-t-elle expliqué, soulignant que le théâtre est un art total qui implique également le corps. Elle a décrit son initiative féministe, les Accords Sarah & Hajar, qui vise à remodeler la diplomatie en améliorant l'accès des femmes à l'éducation et en permettant à davantage de femmes de s'asseoir à la table des négociations et de siéger au sein des gouvernements. Elle a expliqué : « Je crois vraiment que cette capacité des arts du spectacle, cette capacité d'agir, que le théâtre nous donne, que l'art nous donne, peut vraiment changer le monde, en particulier avec ce que j'appelle l'entreprenariat diplomatique ».

Projet JérusalemS - Une fresque pour l'unité

Carole Fumeaux, secrétaire générale de la Licra Genève, et Alain Bittar, directeur de l'Institut des Cultures Arabes et Méditerranéennes, ont présenté le projet JérusalemS , dont le 'S' souligne la pluralité, accueillant nos particularités pour défendre une humanité commune. La fresque de 8 mètres de long créée par l'artiste François Burland, qui dépeint une vision pluraliste de Jérusalem, a été exposée. Elle agit comme un catalyseur de dialogue, encourageant les conversations au-delà des différences et imaginant un monde où la paix transcende les frontières religieuses et culturelles. Entrecoupés de musique, de courts vers et phrases ont été partagés avec le public, notamment tirés du livre « Une Bouteille à la Mer de Gaza » de Valérie Zinato, tels que : « Quand l'agitation et les fractions reviennent comme c'est le cas ces jours-ci, j'ai l'impression que nous avons oublié ce qui nous relie ».

Diwele Molale Lubi et Delphine Digonnet - Le rôle des arts dans la libération du régime d'apartheid en Afrique du Sud

L'artiste sud-africaine Diwele Molale Lubi et Delphine Digonnet, chanteuse, compositrice et musicienne, ont expliqué comment la musique et la danse ont unifié les communautés sous le régime de l'apartheid, « générant ces vibrations qui créent une plus grande connexion avec nous, le monde et l'univers ». Diwele et Delphine ont invité le public à se joindre aux chants traditionnels, montrant comment le rythme collectif a jadis alimenté la lutte pour la liberté en Afrique du Sud, soulignant ainsi la capacité de la musique à guérir et à unir.

Alejandra Quintana Martínez - Accordes por la Paz : Musique et genre pour la paix

Alejandra Quintana Martínez, d'Alianza para la Paz, a présenté Accordes por la Paz, un programme colombien en partenariat avec la Kofi Annan Foundaiton, qui utilise l'éducation musicale pour autonomiser les jeunes et faire progresser l'égalité entre les hommes et les femmes.

Elle a rappelé l'histoire d'une jeune fille menacée parce qu'elle voulait jouer de la musique, symbolisant la résilience au milieu des conflits colombiens. Mme Martínez a souligné que « celui qui manie un instrument ne maniera jamais une arme », une phrase puissante utilisée pour souligner le rôle et les pouvoirs magiques de la musique dans la réduction de la violence, en particulier dans des pays comme la Colombie où les conflits ont laissé de profondes cicatrices, et a noté que la musique peut être une force de transformation, nous exhortant à « adopter intentionnellement des méthodologies et des pédagogies qui favorisent la réconciliation, les compétences socio-émotionnelles et les droits de l'homme à travers une lentille sexospécifique et intersectionnelle ».

Elle a conclu en disant que « la paix sera avec les filles et les femmes ou ne sera pas du tout ». Le nom du projet, Accordes, a une double signification - « accord » et « accord » - qui indique que l'harmonie est essentielle à la construction de la paix.

Rudi von Planta - Une perspective suisse sur la culture et la paix

Rudi von Planta de la section Paix, gouvernance et égalité du Département fédéral suisse des affaires étrangères, a partagé la perspective suisse sur la culture et la paix, basée sur le document : Réflexions : culture et pérennisation de la paix. Il a expliqué : « L'art est plus que de l'esthétique. C'est un langage universel qui transcende les frontières et les idéologies. L'art rapproche les gens en favorisant l'empathie, en proposant des récits alternatifs et en créant des espaces de dialogue ».

Selon lui, l'art peut créer des espaces de dialogue sûrs et modifier les perceptions, ce qui peut conduire à des changements transformateurs. « L'art renforce la résilience et donne de l'espoir en cas de crise, lorsque la normalité semble inaccessible. » a-t-il déclaré. Il a souligné que le rôle de l'art dans la construction de la paix est aussi crucial que la diplomatie formelle, notant que « nous devons considérer les arts et la culture comme un espace virtuel où l'empathie peut s'épanouir ».

Lire la contribution de Rudi

Fernando Cometto - Une toile pour la paix

Le peintre argentin Fernando Cometto, artiste en résidence pendant la Semaine de la paix à Genève, s'est engagé avec les participant.e.s à l'événement et a capturé l'essence des conversations dans une œuvre d'art unique symbolisant les conversations autour de la paix. Grâce à des traits audacieux et à des matériaux recyclés, la peinture de Cometto évoque « l'interaction dynamique entre l'imagination et la réalité », rappelant que la créativité favorise la résilience et la connexion universelle.

Conclusion

Les « Rencontres Arts et Paix » de la Semaine de la paix de Genève 2024 ont démontré l'impact profond de l'art en tant que moyen d'empathie, de transformation et d'unité. Chaque intervenant.e a apporté des idées qui ont renforcé le rôle de l'art dans la construction de la paix : de la création d'une compréhension et d'une identité partagée à la création d'espaces sûrs et à la remise en question du statu quo.

Comme l'a souligné de manière poignante Rudi von Planta, « l'art offre un aperçu d'un avenir réimaginé », résumant le message de l'événement selon lequel, grâce à l'expression artistique, un monde plus pacifique n'est pas seulement imaginable mais réalisable.

L'événement a mis en lumière le potentiel de transformation de l'art, encourageant une vision commune où la créativité et l'empathie ouvrent la voie vers la paix.

Pour en savoir plus sur le programme « Rencontres Arts et Paix » de la Fondation Caux Initiatives et Changement , restez connecté.e pour notre prochain événement de deux jours au Caux Palace, en Suisse, les 13 et 14 mai 2025.

Regarder la retransmission complète

Bienvenue au Caux Palace et à la Villa Maria ! Dans le cadre de nos efforts pour une plus grande inclusion et un accueil optimal au Caux Palace la Villa Maria, nous sommes ravi.e.s d'annoncer que nous participons à l'initiative OK:GO, mise en place par la Fédération suisse du tourisme.

Cette initiative permet aux entreprises et établissement d'hôtellerie de mettre des informations sur l'accessibilité de leurs bâtiments à la disposition de leur clientèle en un coup d'oeil.

En effet, pour les personnes à mobilité réduite, les informations sur l'accessibilité jouent un rôle important lors de la planification d'un voyage.

Si vous avez des questions, n'hésitez pas à nous contacter par EMAIL.

Découvrez l'accessibilité du

Caux Palace & Villa Maria

Nous sommes fier.e.s d'annoncer que notre directeur exécutif, Ignacio Packer, est l'un des signataires de l'Engagement de Genève pour une action climatique sensible au genre, qui a été officiellement approuvé à Genève le 7 novembre 2024. L'événement a été organisé par les missions permanentes de l'Allemagne et du Costa Rica, la FICR et SHE Builds Bridges, en partenariat avec le Secrétariat des International Gender Champions (IGC ), invitant tous les décideurs et décideuses basé.e.s à Genève à se joindre au lancement officiel de l'Engagement de Genève.

La signature de l'Engagement par Ignacio est une étape logique qui fait suite à l'engagement qu'il a pris en janvier 2024 de devenir un champion international de l'égalité des sexes. Le réseau des International Gender Champions (IGC) compte plus de 333 décideurs et décideuses au plus haut niveau d'organisations internationales, de missions permanentes et d'ambassades, d'organisations de la société civile et du secteur privé, unis par la volonté de faire tomber les barrières entre les sexes et de faire de l'égalité des sexes une réalité opérationnelle dans leurs sphères d'influence.

Contexte

La crise climatique en cours constitue une menace immédiate pour notre planète et ses habitants. Elle perturbe les écosystèmes et met en péril les moyens de subsistance dans le monde entier. Si le changement climatique lui-même est sans discrimination, les structures sociales au sein desquelles il se produit ne le sont pas : La crise climatique aggrave les inégalités existantes et touche de manière disproportionnée les femmes, les jeunes filles et les personnes en situation de vulnérabilité et de marginalisation en menaçant leurs moyens de subsistance et en limitant l'accès aux services essentiels, à la nourriture, à l'eau et à l'énergie.

Malgré leur rôle essentiel en tant que leaders, expert.e.s et agent.e.s du changement, ces groupes restent souvent sous-représentés dans la prise de décision, ont un accès limité aux ressources et sont confrontés à des lois et des normes discriminatoires qui entravent leur participation pleine, égale, significative, efficace et sûre à la prise de décision et à l'action dans le domaine du climat.

Afin de promouvoir l'égalité des sexes dans l'action climatique, le groupe ClimateGender Impact Group des champions internationaux du genre (IGC) a été lancé en février 2024. Sous la direction de ses quatre coprésident.e.s, Elise Buckle, présidente-directrice générale de Climate Bridges et fondatrice de SHE Builds Bridges, Jagan Chapagain, secrétaire général de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), l 'ambassadeur Christian Guillermet Fernández, représentant permanent de la République du Costa Rica, et l'ambassadrice Dr. Katharina Stasch, Représentante permanente de la république fédérale d'Allemagne auprès de l'Office des Nations unies et d'autres organisations internationales à Genève, le groupe travaille à la réalisation des objectifs stratégiques suivants :

• Représentation : Favoriser une approche intersectionnelle de l'action climatique en promouvant une représentation équitable, diversifiée, significative et sûre dans les organes politiques et décisionnels.
• Synergies : Renforcer une approche collaborative et multipartite pour aborder le Nexus Climat-Genre qui souligne l'importance de stratégies réactives et intégrées et « relie les points » entre le genre, le climat et les différents domaines politiques à Genève.
• Financement du climat et budgétisation sensible au genre : promouvoir une allocation efficace des ressources en faveur de solutions climatiques sensibles au genre, d'actions locales et d'une société civile féministe renforcée

L'un des principaux objectifs du groupe d'impact pour 2024 était l'élaboration d'un engagement de Genève pour une action climatique sensible au genre.

L'engagement

L'Engagement de Genève pour une action climatique soucieuse de l'égalité des sexes établit des principes communs pour une prise de décision et une action climatique soucieuse de l'égalité des sexes. Cet engagement est le résultat de discussions approfondies, d'un examen minutieux des diverses contributions et d'une prise de décision consensuelle. Il est ancré dans la reconnaissance du fait que la crise climatique représente une menace importante et urgente pour notre planète et ses habitant.e.s, avec des impacts disproportionnés sur les femmes, les filles et les personnes en situation de vulnérabilité et de marginalisation. Les signataires s'engagent à appliquer l'engagement par des actions personnelles et institutionnelles dans leur sphère d'influence et en conformité avec les cadres et accords mondiaux pertinents.

L'événement organisé à Genève le 7 novembre 2024 a été l'occasion d'approuver publiquement les principes communs énoncés dans l'engagement, visant à :

1. Sensibiliser à l'importance de traiter le Nexus Climat-Genre dans la sphère multilatérale ;
2. Mettre en lumière l'engagement des dirigeant.e.s à défendre une action climatique sensible au genre par le biais d'un événement public à haute visibilité ;
3. Souligner l'importance de favoriser les partenariats multipartites et de désiloter les flux de travail pour une collaboration efficace ;
4. Créer une dynamique en faveur d'une action climatique tenant compte de la dimension de genre dans la perspective de la COP29.

L'engagement de Genève pour une action climatique sensible au genre reconnaît la responsabilité commune et individuelle des dirigeant.e.s et des décideurs et décideuses d'influer sur le changement et de montrer l'exemple.

En tirant parti de leur influence collective et de leur portée pour une action climatique sensible au genre, les décideurs et décideuses à tous les niveaux de la société peuvent s'attaquer à ces inégalités et renforcer le leadership des femmes, des filles et des communautés sous-représentées dans la construction d'un avenir durable et inclusif pour tous.

Lire et télécharger l'Engagement de Genève pour une action climatique sensible au genre

Alors que la COP29 débutera le 11 novembre 2024 à Bakou, en Azerbaïdjan, Initiatives et Changement (IofC) International et la Fondation Caux Initiatives et Changement ont rejoint les principaux organismes et défenseurs et défendeuses de la paix dans le monde pour soutenir une série de recommandations politiques sur le changement climatique à l'intention des dirigeants mondiaux qui se rendront à Bakou.

En 1995, les Nations unies ont créé la Conférence des parties (COP), un événement annuel réunissant les dirigeant.e.s du monde entier pour aborder la question du changement climatique et de ses conséquences. Aujourd'hui, près de 30 ans plus tard, chaque coin de la carte mondiale est assombri par les effets émergents du changement climatique - des inondations meurtrières en Espagne et au Sahara au recul des glaciers dans les Alpes, en passant par les incendies de forêt en Amazonie et les ouragans dévastateurs aux États-Unis. La nécessité d'une collaboration internationale et de progrès est plus urgente que jamais.

Les recommandations politiques, intitulées « Naviguer dans les implications du changement climatique pour la paix et la sécurité », sont le fruit du travail d'une communauté internationale de praticien.ne.s appelée Environnement, Climat, Conflit et Paix (ECCP), à laquelle Initiatives et Changement (IofC) est étroitement associée. S'appuyant sur les travaux réalisés lors de la conférence sur le climat de l'année dernière, le PECC a redoublé d'efforts en matière de plaidoyer politique pour la COP29. Alan Channer, délégué du programme Initiatives pour la terre, la vie et la paix d'I&C, qui a contribué au document d'orientation, a déclaré : « La mise en œuvre des recommandations nécessitera sans aucun doute un renforcement de la confiance. Lorsque les communautés sont soumises à des tensions, les conflits peuvent s'intensifier. Dans le même temps, les menaces communes peuvent rapprocher les gens.

L'unité dans l'urgence

Le lien entre le changement climatique et la finance figure en tête des domaines d'action du PECC, une attention particulière étant accordée à l'atténuation des pertes monétaires liées au climat qui affectent de manière disproportionnée les nations disposant de peu de ressources. Outre le financement du climat, le PECC met l'accent sur la sensibilité aux conflits : il s'agit de promouvoir des approches de l'action climatique aux niveaux politique, programmatique et financier qui soient adaptées à des contextes locaux spécifiques et favorisent ainsi une paix durable. La sensibilité aux conflits est une autre question politique abordée dans le document. Elle est d'autant plus pertinente que de nouvelles données révèlent les coûts environnementaux de la violence au Moyen-Orient, qui dévaste les populations et les écosystèmes et exacerbe les violations des droits de l'homme.

En effet, le PECC souligne la nécessité d'un engagement communautaire, en particulier auprès des jeunes, ce qui est une priorité pour Ignacio Packer, Directeur exécutif de Caux Initiatives et Changement. « Pour parvenir à un véritable changement dans la crise climatique, il faut un engagement commun de toutes les générations. Notre avenir dépend de l'écoute, de la véritable écoute, de l'énergie, des idées et des demandes des jeunes leaders. », a déclaré Packer. « Nous considérons qu'il est de notre responsabilité - et de notre privilège - de faire de la place à leurs voix, de laisser leur vision prendre le dessus. »

Pour parvenir à un véritable changement dans la crise climatique, il faut un engagement commun de toutes les générations. Notre avenir dépend de l'écoute, de la véritable écoute, de l'énergie, des idées et des demandes des jeunes leaders.

Ignacio Packer, Directeur exécutif de Caux Initiatives et Changement

Faire le lien entre la théorie et la réalité

L'élaboration des recommandations politiques a nécessité une contribution importante de la part des 900 personnes et organisations qui composent le PECC, notamment le conseiller en matière de plaidoyer pour le climat et la paix d'International Alert, le conseiller en matière de climat, de conflit et de fragilité d'Oxfam UK et les Initiatives pour la terre, la vie et la paix (ILLP) d'I&C. Grâce à cet esprit d'action collective, les auteur.e.s du document espèrent inspirer une collaboration similaire entre les dirigean.e.ts mondiaux et mondiales lors de la COP29 : « Pour de nombreux diplomates présent.e.s à la COP29, ces conversations sur le changement climatique et les conflits sont théoriques », a déclaré Annika Erickson-Pearson, partenaire collaboratrice d'I&C et présidente de l'ECCP.  « Nous essayons de rappeler doucement, régulièrement et fermement que ces idées sont concrètes et profondément humaines ».

Alan Channer participera à la COP29 au nom de l'ILLP et dans le cadre d'une délégation œcuménique réunie par la Commission pour la justice climatique et le développement durable du Conseil œcuménique des Églises. Défenseur de longue date d'Initiatives et Changement, Channer a joué un rôle central dans les 15 années de travail soutenu sur le climat dans le cadre du programme ILLP d'I&C. Alors que l'influence du programme est fermement établie dans les dialogues internationaux, une grande partie de sa programmation sur le terrain aide à élucider les liens entre la restauration des terres, la sécurité humaine et la résilience climatique, en renforçant le soutien de la communauté pour des approches respectueuses du climat telles que la régénération naturelle gérée par l'agriculteur ou l'agricultrice.

Nous essayons de rappeler doucement, régulièrement et fermement que ces idées sont concrètes et profondément humaines.

Annika Erickson-Pearson, Chaire sur l'environnement, le climat, les conflits et la paix (ECCP)

Alan Channer espère que la combinaison des recommandations politiques du PECC et d'une présence plus forte des organisations religieuses aura plus de poids dans les négociations sur le climat lors de la COP29. « Le monde est confronté à des défis sans précédent et pour les relever, il faudra des changements d'attitude et de comportement, une plus grande transparence et des relations de confiance », a déclaré Channer. « Le cris d'alarme fondateur d'Initiatives et Changement - créer un 'monde sans haine, sans peur et sans cupidité', en commençant par nos propres vies - était un refrain familier dans mon enfance. Il est toujours aussi puissant et pertinent ».

Le cri d'alarme fondateur d'Initiatives et Changement - créer un 'monde sans haine, sans peur et sans cupidité', en commençant par nos propres vies - (...) est toujours aussi puissant et pertinent.

Alan Channer, Expert en environnement, ILLP

Quelles sont les stratégies efficaces pour renforcer la confiance entre les parties en conflit et quel est le rôle de la confiance dans la guérison et la réconciliation pour générer une paix durable ? L'atelier de paix « Building trust across divides - strategies, tools, and success stories », co-organisé hier par le Trustbuilding Program d'Initiatives of Changement International et l'Institute for Community-Based Sociotherapy ( ICBS), a présenté des exemples de construction de la paix à la base en Ukraine et au Rwanda et a donné lieu à un échange intéressant avec les bâtisseurs et bâtisseuses de la paix participant.e.s issus de différents secteurs et institutions.

Après un accueil chaleureux et une introduction par Talia Smith, responsable du Trustbuilding Program, Diogene Karawanga (ICBS) a présenté son travail avec les survivant.e.s du génocide au Rwanda afin de rendre la guérison plus authentique et durable, en utilisant l'aide de la communauté locale comme un « médecin » pour ceux et celles qui souffrent.

Leonid Donos, du Trustbuilding Program en Ukraine et de Foundations for Freedom, a expliqué leur approche et les défis d'une société déchirée par une guerre qui dure depuis près de trois ans. Il a souligné l'importance de la santé mentale et des soins personnels, et a parlé du rôle du pardon et de la confiance dans la reconstruction de l'avenir de l'Ukraine. Il a également expliqué comment son équipe essaie.e de faire attention aux personnes assises à la table, en commençant la conversation avec des personnes ayant des opinions similaires afin d'éviter une perte de confiance au début du processus de construction de la paix, avant d'élargir la discussion à un groupe plus diversifié.

Plus de 60 participant.e.s ont rejoint l'atelier en personne et en ligne et ont interrogé les intervenant.e.s sur la manière de surmonter les blocages face aux profondes divisions au sein des communautés et entre elles, sur la question de savoir si la cohésion sociale peut être atteinte si les auteurs n'ont pas encore été tenus pour responsables et sur le défi que représente le rétablissement de la confiance sans pardon. « Le niveau de confiance est un processus, on ne peut pas l'atteindre en un jour ou deux », a commenté Diogene, tandis que Leonid a insisté : “Le pardon est fondamental pour construire la confiance”.

Talia Smith a répondu aux questions de l'auditoire en donnant des informations sur le Trustbuilding Program : « L'un des principaux défis du Trustbuilding Program est de combler le fossé entre les efforts déployés à la base dans les communautés et l'influence exercée au niveau politique en vue d'un changement systémique. En outre, nombre de nos équipes sont confrontées à la tâche d'étendre leur travail de renforcement de la confiance au niveau national - un espace où, de manière intéressante, Initiatives et Changement a traditionnellement concentré ses efforts sur la réconciliation nationale ».

Au cours de la séance de micro ouvert, une médecin a fait part de son expérience de travail dans les zones de crise en Afrique et a conclu : « "On ne peut pas construire la confiance avec la peur."

Un jeune militant pour la paix ayant travaillé en Arménie a fait part de son expérience de l'utilisation de pratiques artistiques, telles que le théâtre, pour faire comprendre aux gens que la réconciliation est possible en dépit des obstacles.

Une autre participante a parlé de l'importance d'impliquer les communautés locales dans la conception des différents outils utilisés pour les aider à entamer le processus de construction de la confiance dans leur situation spécifique : « L'utilisation d'outils simples est un point de départ. Ils évoluent ensuite lorsque le groupe est prêt à le faire ! » Elle a également souligné que la collaboration était essentielle et a conclu : « Nous pouvons apprendre ensemble. Il ne s'agit pas de savoir qui est le ou la meilleur.e !

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Maruee Pahuja (Inde) est membre de l'initiative pour la jeunesse Leadership créatif de Caux Initiatives et Changement. Elle est également praticienne de la thérapie par les arts expressifs et membre du programme « Rencontres Arts et Paix », lancée par la Fondation Caux Initiatives et Changement au début de cette année.

D'ici 2030, l'objectif de notre Fondation est que le Caux Palace, notre centre pour le dialogue et la construction de la paix près de Montreux, devienne un centre de rassemblement mondialement reconnu qui défend le rôle des arts et du dialogue dans l'inspiration, la connexion et l'équipement des individu.e.s avec les compétences et les qualités nécessaires pour favoriser la paix.

Le 15 octobre 2024, Maruee a participé au discours de paix "Kofi Annan", où elle a discuté avec Mary Robinson, première femme présidente de l'Irlande, ancienne haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme et présidente de The Elders, ainsi qu'avec d'autres jeunes bâtisseurs et bâtisseuses de paix sur des sujets tels que la promotion de l'intégration sociale, l'égalité entre les genres, le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales, et le renforcement du rôle de la société civile.

Ce blog est basé sur la contribution de Maruee à l'événement du Discours de paix Kofi Annan lors de la Semaine de la paix 2024 de Genève.

En tant que personne travaillant à l' intersection des arts, de la science et de la consolidation de la paix, j'ai été témoin de première main de la façon dont l'expression créative peut être un outil incroyablement puissant pour guérir les communautés touchées par un conflit.

Les arts m'ont conduit à la consolidation de la paix et, dans le cadre de mon travail, j'ai pu constater que les approches artistiques intermodales créent un espace suffisamment sûr pour permettre aux gens d'exprimer leurs émotions et de commencer à guérir. J'ai animé des ateliers avec des réfugié.e.s syrien.ne.s au Liban, des réfugié.e.s somalien.ne.s et afghan.ne.s en Inde et des réfugié.e.s tibétain.e.s, et je poursuis aujourd'hui mes efforts avec de jeunes leaders, des bâtisseurs et bâtisseusses de paix et des activistes humanitaires qui militent pour la paix. Ma démarche continue d'application d'approches fondées sur les arts dans la consolidation de la paix a pris une nouvelle forme en m'engageant auprès d'individu.e.s servant aux niveaux deux et trois du leadership de la consolidation de la paix - le leadership de base et le leadership intermédiaire - sur la base de la recherche et de la conception de John Paul Lederach.

Je propose des ateliers, des formations individuelles et des soins de santé mentale pour ceux qui sont eux- et elles-mêmes des artisans de la paix. Nous sommes à l'écoute des souffrances du monde, qu'il s'agisse de conflits, de guerres, d'ouragans, de génocides ou des cris de notre mère la Terre, également connus sous le nom de crise climatique.

Les personnes qui travaillent à la construction de la paix, sous quelque forme que ce soit, sont souvent confrontées à l'épuisement, au désespoir, à l'impuissance et à l'absence d'exutoire pour leurs souffrances. Ce poids émotionnel rend le chemin à parcourir long et épuisant, principalement à cause du sentiment écrasant de « ne pas se sentir bien ». Pour continuer à faire ce en quoi nous croyons - un travail qui nourrit le bien-être des autres - nous devons également trouver des moyens de prendre soin de notre propre force vitale et d'animer cette émergence. La communauté de construction de la paix, lorsqu'elle est nourrie, peut créer un effet d'entraînement dans les communautés qu'elle sert.

Chaque expérience que j'ai vécue, que ce soit avec des artisan.ne.s de la paix, de jeunes leaders, des réfugié.e.s, des personnes déplacées ou des populations vulnérables, réaffirme l'impact profond des approches intermodales créatives - arts visuels, musique, mouvement, écriture créative, théâtre, photographie - sur la restauration de l'espoir et de la résilience face à l'adversité.

Un moment particulièrement marquant s'est déroulé lors d'un atelier intermodal d'arts expressifs sur le thème « maison et espoir » avec des réfugié.e.s afghan.e.s et somalien.ne.s. Une femme, réfugiée afghane en Inde pour la première fois, a raconté pourquoi elle avait dû fuir son pays. Cette expression a émergé grâce à son engagement dans le processus des arts expressifs. Pour la première fois, elle s'est sentie suffisamment en sécurité pour partager courageusement ses vulnérabilités, ce qui a suscité un nouveau sentiment de rapprochement avec sa communauté et un sentiment de libération. Ce fut un rappel puissant que la souffrance et la dépression peuvent nous isoler, et que si le contraire de la dépression est la joie, la joie commence par l'expression.

L'art comme espace de guérison

Les arts créent un espace sûr où les individu.e.s et les communautés peuvent exprimer leur chagrin, transformant les sentiments de haine et de souffrance en guérison. Ce processus ouvre non seulement le cœur de la personne qui exprime ses émotions, mais aussi le cœur de ceux et celles qui en sont témoin.e.s. C'est ainsi que les communautés peuvent être reconstruites, en ouvrant nos cœurs et en faisant place à l'empathie, à la compassion, à la compréhension et à la connexion.

Il n'y a pas encore assez d'espaces de dialogue à travers les arts entre les communautés divisées. Des programmes tels que les Rencontres Arts et Paix de la Fondation Caux Initiatives et Changement s'efforcent de créer davantage de ces espaces, et nous serions ravi.e.s que vous participiez à ce programme. Lorsque les gens se réunissent par le biais de l'expression créative, ils ouvrent leur cœur pour ressentir profondément et cela aide à faire émerger la compassion, l'empathie et l'expérience humaine partagée.

Le rôle des arts dans l'imagination et l'espoir

Les arts jouent un rôle essentiel en développant notre imagination et en remettant en question les croyances limitatives. Ils nous donnent la capacité de danser avec les incertitudes de la vie, de raconter des histoires et de retrouver l'espoir. Comme l'a dit le philosophe Blaise Pascal : « Il faut toujours avoir quelque chose de beau dans la tête ». Les arts nous permettent d'entrer dans cette beauté et de nous y laisser prendre, nous guidant dans la guérison individuelle et collective.

Les interventions basées sur l'art vont au-delà de la simple expression - elles offrent une expérience viscérale qui touche à des parties de notre conscience auxquelles nous ne pouvons pas toujours accéder par la seule réflexion. Ces interventions ne s'adressent pas seulement aux artistes, mais à toute personne en quête de guérison, de régénération ou de témoignage de l'histoire d'autrui.

Honorer l'expression unique et l'humanité partagée

Je n'ai jamais rencontré une seule personne qui ne soit pas affectée par un conflit, et je n'ai jamais rencontré non plus quelqu'un qui ne soit pas imaginatif par nature - c'est ce qui fait de nous tous des artistes à part entière. Quel que soit le degré de sophistication ou de maturité d'une personne, nous avons tous commencé par être des enfants qui vivaient dans un monde imaginatif, sans peur et sans jugement. Pour guérir les communautés, nous devons d'abord guérir les individu.e.s et reconnaître leurs expériences uniques et les communautés dont ils font partie.

Le travail des arts est d'honorer cette douleur et de faciliter l'espoir actif. Il nous permet de témoigner de la dignité humaine et de la créativité, même face à la destruction et au désespoir. Si nous nous donnions la permission d'exprimer nos paysages intérieurs, nous verrions qu'il n'y a pas deux œuvres d'expression artistique semblables et que nous avons tous et toutes un langage d'expression unique suggérant que nous avons tous et toutes des perspectives et des expériences uniques. Les arts offrent un espace pour cette expression unique tout en honorant notre humanité commune.

La science des arts dans la construction de la paix

Il existe des preuves bien documentées qui soutiennent le rôle des arts dans la construction de la paix. Voici quelques exemples de l'efficacité des arts :

- Les arts peuvent être utilisés comme une ressource pour la transformation des conflits, en s'appuyant sur les capacités humaines d'empathie et de compassion.

- Ils permettent d' établir des relations constructives qui résistent à la reprise d'un conflit.

- L'expression artistique sert d' intervention pour la guérison des traumatismes, la santé mentale et le soutien psychosocial après un conflit violent.

- Les arts peuvent aider les sociétés à négocier les conflits de manière constructive et non violente, bien que les méthodes artistiques soient souvent négligées dans les processus de consolidation de la paix.

En outre, d'après mon expérience, les arts peuvent également être utilisés comme un outil politique, nous réveillant et nous rendant plus conscient.e.s des perspectives au-delà de nos propres opinions limitées. Les films, par exemple, sont un moyen d'expression puissant qui nous permet d'expérimenter le large spectre des émotions humaines - la souffrance, l'espoir et tout ce qui se trouve entre les deux. Ces expressions peuvent résister à l'épreuve du temps et nous rappeler notre humanité commune, en élargissant nos horizons et nos perspectives.

Mon espoir pour l'avenir

Mon espoir et mon travail dans cette vie sont de raviver l'esprit créatif qui existe en chacun et chacune de nous et d'utiliser cette force pour cultiver une paix intérieure qui se répercute sur les communautés, les systèmes et, finalement, le monde.

Les approches artistiques doivent être prises plus au sérieux dans la résolution des conflits. Les arts ont le potentiel de transformer les individus, les communautés et les nations. En investissant dans l'esprit créatif qui vit en chacun de nous, nous pouvons entamer le processus de guérison et de reconstruction.

On parle de Big Bang, mais je crois que le monde a été façonné et créé dans le silence, avec amour.

Maruee Pahuja

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Maruee Pahuja est une animatrice passionnée du processus de thérapie par les arts expressifs, une artiste visuelle et une praticienne des soins oculaires qui se consacre à l'enrichissement des vies par l'intersection des arts et de la science. En tant que consultante en arts expressifs dans le cadre du programme « Rencontres Arts et Paix »de la Fondation Caux Initiatives et Changement , elle apporte une vision stratégique pour favoriser des dialogues significatifs dans la construction de la paix en utilisant des approches basées sur les arts.

Pour mettre fin aux conflits violents, les sociétés doivent faire preuve d'imagination politique. Les arts sont souvent les mieux placés pour aider à promouvoir une nouvelle pensée en permettant aux gens de voir les choses différemment. Au lieu des divisions binaires du conflit, les approches artistiques peuvent souvent être chargées d'explorer les ambiguïtés et les possibilités du milieu exclu. Pourtant, leur rôle dans la construction de la paix reste peu exploré. Maruee est actuellement en train de faire des recherches et de créer des espaces pour cette exploration.

En tant que membre de l'équipe centrale de Leadership Créatif, elle dirige la création de contenu et la stratégie, en mettant toujours l'accent sur l'impact transformateur par le biais de processus créatifs. Elle conçoit actuellement un programme sur les arts conscients avec l'École de politique consciente et développe un projet pilote de coaching basé sur les arts avec Step Ahead Berlin, en collaboration avec le doyen adjoint de l'European Graduate School. Son parcours est marqué par des efforts pionniers dans le développement d'interventions thérapeutiques basées sur les arts et l'animation d'ateliers qui inspirent une transformation profonde. Avec plus de 4 000 heures consacrées au bénévolat, elle exploite le pouvoir de transformation des arts pour guérir, unir et élever, tout en se donnant pour mission de combler le fossé entre la science et les arts, afin de cultiver un monde où la santé et les sciences humaines marchent main dans la main.

Sa riche expérience s'étend sur des continents, des cultures et des domaines, où elle a mené des initiatives qui fusionnent les domaines des arts, de la construction de la paix, du leadership, de la démocratie planétaire, de la sagesse indigène et des éco-émotions pour favoriser le bien-être holistique. Avec plus de 300 ateliers et séances de coaching organisés dans le monde entier, elle a collaboré avec plus de dix organisations à but non-lucratif, défendant et intégrant les arts expressifs dans la construction de la paix et le leadership. Maruee se ressource et trouve l'inspiration dans sa bulle créative, où elle libère son imagination à travers divers styles et formes d'art visuel. Son parcours est fait de créativité, de compassion et d'un engagement profond à partager la joie et le pouvoir de transformation des arts.

• En savoir plus sur le Discours de paix Kofi Annan 2024

• En savoir plus sur notre programme Rencontres Arts et Paix

Le 15 octobre 2024, la Fondation Caux Initiatives et Changement a été fière de s'associer à la Fondation Kofi Annan, à la Geneva Peacebuilding Platform et à l' École internationale de Genève pour la quatrième édition du Discours de Kofi Annan sur la paix à Genève de haut niveau, organisé avec le soutien de la République et de l'État de Genève et de la Ville de Genève.

« Alors que les crises se multiplient, nous avons cruellement besoin d'un leadership courageux et éthique », a déclaré le modérateur Ahmad Fawai dans son discours d'ouverture du Discours de Kofi Annan sur la paix, intitulé “La montée des bâtisseurs de paix”. Ces mots ont donné le ton d'un événement inspirant sur l'importance d'un bon leadership et le rôle de la jeunesse dans la construction de la paix.

Dans son allocution de bienvenue, le professeur Achim Wennmann, directeur des partenariats stratégiques à l'Institut universitaire de hautes études de Genève, a souligné l'importance pour les artisan.ne.s de la paix de « revenir aux sources » afin de convaincre les gens que « la paix vaut mieux que la guerre. Nous devons préparer les gens à la paix. »

Marie Barbey Chappuis, membre du Conseil exécutif de la Ville de Genève, a admis que « parler de paix en ces temps troublés n'est pas une tâche facile ». Elle a poursuivi : « Mais il y a une chose que les temps actuels ont montré : Il n'y a jamais eu un tel besoin de nouvelles perspectives, de changements radicaux ». Se référant au titre du Discours de Kofi Annan sur la paix, elle a également souligné l'importance des nouvelles perspectives offertes par les jeunes générations.

Dans son discours principal, Mary Robinson, présidente des Elders, première femme présidente de l'Irlande et ancienne haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, a appelé à un leadership courageux qui donne la priorité à un avenir meilleur plutôt qu'à des intérêts politiques à court terme. « Les civil.e.s paient le prix des échecs des dirigeant.e.s politiques », a-t-elle déclaré en expliquant que “le leadership pour la paix n'a jamais été aussi urgent et n'a jamais fait autant défaut”.

Elle a également lancé un appel passionné en faveur de la parité hommes-femmes dans le leadership, l'égalité des sexes étant très importante dans les activités de consolidation de la paix, soulignant que la prédominance du leadership masculin sans la perspective équilibrée du leadership féminin était très préoccupante. Elle a expliqué que les femmes dirigeantes avaient tendance à adopter une approche plus collaborative et a ajouté : « Ce n'est pas que les femmes soient meilleures que les hommes, mais le monde a besoin d'un équilibre ».

Lors de la table ronde suivante, Mary Robinson et Zeid Ra'ad Al Hussein, président et directeur général de l'Institut international de la paix (IPI) et ancien haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, ont été rejoints par trois jeunes bâtisseusses de paix en devenir pour partager leurs idées et leurs points de vue sur la construction de la paix.

Interrogés sur les conseils qu'ils pourraient donner aux jeunes, Mary Robinson et Zeid Ra'ad Al Hussein les ont encouragés à être ouverts à l'apprentissage et à être attentifs aux autres. Mary Robinson a déclaré : « Apprenez des gens sur le terrain. Écoutez les gens » et Zeid Ra'ad Al Hussein a ajouté : »Le message doit être clair comme de l'eau de roche. On ne peut pas le compromettre, mais on peut le formuler de manière à ce qu'il parle aux gens ».

Nashiba Nakabira, jeune ambassadrice africaine pour la paix originaire d'Afrique de l'Est, a évoqué le défi consistant à faire de la diversité religieuse, intergénérationnelle et culturelle une force à exploiter pour rallier tout le monde à la promotion de la paix. Elle a également souligné la nécessité de créer des espaces sûrs permettant aux jeunes d'accéder à des informations pertinentes et de s'engager.

Maruee Pahuja (Inde), de l'équipe de jeunes Leadership créatif de la Fondation Caux Initiatives of Change, a parlé avec passion de l'importance des arts dans les processus de consolidation de la paix. Elle a expliqué que les arts sont un outil puissant pour guérir les communautés divisées par les conflits, en offrant un espace sûr aux individu.e.s pour traiter le chagrin et transformer la douleur et le traumatisme en guérison : « Les arts peuvent être utilisés pour impressionner, mais aussi pour s'exprimer. Des récits aux expériences artistiques immersives, les interventions artistiques aident à construire des relations résilientes et à remettre en question les croyances limitatives. Maruee a conclu en appelant les institutions mondiales à soutenir l'utilisation des arts dans les efforts de consolidation de la paix, en reconnaissant leur potentiel pour restaurer l'espoir, combler les fossés et honorer notre humanité commune : « Les approches artistiques doivent être prises plus au sérieux dans la résolution des conflits.

Maruee est également praticienne en thérapie par les arts expressifs et membre du programme Rencontres arts et paix, lancé par la Fondation Caux Initiatives et Changement au début de cette année. D'ici 2030, l'objectif de notre Fondation est que le Caux Palace, notre centre de dialogue et de construction de la paix près de Montreux, devienne un centre de rassemblement mondialement reconnu qui défend le rôle des arts et du dialogue dans l'inspiration, la connexion et l'équipement des individus avec les compétences et les qualités nécessaires pour favoriser la paix.

Arizza Ann Nocum (Philippines), de l'initiative Extremely Together de la Fondation Kofi Annan, a parlé du problème de la désinformation comme d'une « guerre dans la guerre », appelant le public à tenir les grandes entreprises technologiques responsables de la manière dont elles traitent et transmettent les informations. Elle a expliqué que nous devions être équipés pour faire face aux différents types d'informations auxquels chacun.e d'entre nous est exposé.e quotidiennement et a lancé un défi : « Recevons-nous la bonne éducation ? Nous avons besoin d'une éducation différente où le leadership critique et moral est important ».

Dans ses derniers mots, Arizza a fait écho à l'appel de Mary Robinson en faveur d'un leadership à long terme soutenu par un financement flexible à long terme pour les jeunes et a souligné que « nous sommes ici parce que nous sommes désespéré.e.s. C'est notre avenir qui est en jeu ».

À la fin du débat, elle a conclu en lançant un appel aux décideurs et décideuses de nos jours : « Dirigeantes et dirigeantes, s'il vous plaît, ne réduisez pas à néant nos efforts en matière de construction de la paix ! (...) Il semble parfois que notre seule arme soit l'espoir ».

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