« Nous avons eu beaucoup de chance »

Une interview d’Anastasia Slyvinska au Caux Refuge

27/04/2022
Featured Story
Off
Une interview d’Anastasia Slyvinska au Caux Refuge

 

Cet article est le deuxième d'une série d'entretiens menés avec des hommes et des femmes touché-e-s par la guerre en Ukraine et qui ont trouvé un refuge temporaire au Caux Refuge.

Pendant plus d'une semaine, Anatolii, Tetiana et leurs trois fils ont vécu sans électricité, sans  chauffage, ni eau courante par des températures glaciales dans le village de Horenka, près de Kiev. Après un long voyage à travers l'Ukraine et plusieurs pays de  l'Union européenne, c’est à Caux que cette famille a trouvé la paix.

Les garçons sont scolarisés dans une école locale. Ils jouent et rient à nouveau. Leurs parents sont soulagés.

 

__________________________________________________________________________________________________________

 

Comment la guerre en Ukraine a-t-elle commencé pour votre famille ?

Anatoli : Tout a commencé aux premières minutes du premier jour de la guerre, le 24 février, à 4 heures du matin. Nous avons vu arriver des hélicoptères. Certains témoins parlent d’une trentaine. A 9 heures, trois d'entre eux étaient en feu, tout près de notre maison. C'était le début de la guerre.

 

Étiez-vous à la maison avec vos enfants lorsque l'armée russe a attaqué ?

Anatolii : Oui, nous travaillions à la maison, donc nous étions là avec les enfants. C'était impressionnant de voir ces hélicoptères se faire abattre. Puis les hélicoptères ukrainiens sont arrivés et ont commencé à voler au-dessus de notre forêt pour protéger Hostomel, la ville et l'aéroport au nord-ouest de Kiev. C’était extrêmement bruyant. Nous avons vu des hélicoptères de combat ennemis Mi-24 et K-52.

 

Vous saviez déjà faire la différence ?

Anatolii : Oui, les événements de ces huit dernières années nous ont appris à les reconnaître. Les hélicoptères russes sont aussi beaucoup plus bruyants. Le premier jour, il n'y avait que des hélicoptères de combat. Mais le lendemain, des obus d'artillerie ont atterri à 200 ou 300 mètres de notre maison. Je pense qu’ils provenaient d’un obusier, mais je n’en suis pas certain. Certaines personnes étaient curieuses et sont allées voir, mais cela s’est mal terminé.

Tetiana : C’est pour cela que nous ne sommes pas allé-e-s voir. L'électricité et le chauffage ont été coupés le jour même. Il n'y avait pas d'eau non plus. Il faisait un froid glacial.

 

Anatolii and Tetiana Ukraine interview 2
Anatolii et Tetiana (à gauche) avec leurs trois garçons à Caux (photo : Anastasia Slyvinska)

 

A quel moment avez-vous réalisé que la situation s’aggravait ? Quand avez-vous envisagé de partir ?

Anatolii : Tetiana ne voulait pas partir du tout

Tetiana : J'espérais que même si les troupes russes attaquaient, elles prendraient la route d'Hostomel. Mais l'armée ukrainienne a fait sauter le pont principal d’Irpin, de sorte que les Russes ne pouvaient pas attaquer par là. Ils ont essayé cinq fois de faire sauter un petit pont à Moschun, un village près de Kiev, mais il n'a pas été détruit, et les Russes ont pu l'emprunter. Ils ont dévasté Moschun et ont commencé à attaquer notre village. Toutes les rues du centre du village étaient en feu.  

 

Si je comprends bien, le quartier où vous viviez a été attaqué dès le début des hostilités ?

Tetiana : Les tirs d'artillerie ont débuté progressivement dès la première semaine. Trois maisons détruites au début, puis d’autres.... Le 3 mars, si je me souviens bien, notre zone industrielle était déjà en feu. L’horizon tout entier était en feu.  

 

Aviez-vous vu venir cette guerre et vous étiez-vous préparé-e-s à la situation ?

Anatolii : Les premiers jours, nous avons mis sur pied un groupe d'autodéfense composé de personnes de notre village. Même les enfants de notre communauté ont aidé à construire le poste de contrôle. Nos trois garçons ont apporté des pneus de notre arrière-cour pour le construire. Le groupe autonome se composait d’une quinzaine d’hommes. Nous avons construit des hérissons tchèques (une défense anti-char statique faite de poutres en acier soudées à angle droit) et établi un roulement pour le service. Mais nous n'avions qu'un fusil de chasse et une arme pneumatique pour tout le groupe.

Tetiana : Nous n'avions donc aucune arme pour nous protéger. Notre communauté n'était absolument pas préparée à la guerre. Rien n'était prêt, absolument rien. Nous n'avions aucun plan d'évacuation.

 

Villa Maria photo: Ulrike Ott Chanu
La Villa Maria au Centre de conférences et de séminaires de Caux où la famille a été accueillie (photo : Ulrike Ott Chanu)

 

Comment et quand avez-vous décidé de partir ?

Anatolii : Il nous a fallu un certain temps pour nous faire à l'idée de devoir quitter Horenka.

Tetiana : Il y a eu des bombardements pendant les huit premiers jours de la guerre, mais pas de manière ininterrompue. Mais quand le bruit des bombardements est devenu incessant, nous avons compris que... (Tetiana s'interrompt).

Anatolii : Je suis allé à l'hôpital pour offrir de l’aide, car l'hôpital militaire central était déjà plein et incapable de répondre à l'afflux de blessé-e-s. Les blessé-e-s étaient dirigé-e-s vers la  maternité privée de Leleka. Huit hommes ont été blessés et deux ont perdu la vie lors du premier combat. Tout cela s’est produit sous mes propres yeux et j'ai apporté mon aide là où je le pouvais.

Tetiana : Mais même à t instant-là, nous espérions que les Ukrainien-ne-s les repousseraient loin de la région de Kiev. J'avais le sentiment que tant que je resterais, rien n'arriverait à notre maison. Mais au bout d’une semaine, j'ai compris que ce n'était pas une bonne idée. Je savais que nous devions d'abord sauver nos enfants et oublier la maison.

 

Que s'est-il passé ensuite ? Êtes-vous parti-e-s en voiture ?

Anatolii : Tetiana est partie seule avec les enfants dans un premier temps. Je suis resté avec nos lapins. (Tetiana et Anatolii rient.) J'étais de service à notre poste de contrôle local. Je les ai vus utiliser des obusiers Pion. Cela ne s’oublie pas. Cela ressemblait à une petite explosion nucléaire. Il n'y avait pas de cadavres, les températures étaient trop élevées. Tout était réduit en cendres.

Tetiana : J'ai passé une nuit avec les enfants dans notre petit appartement à Kiev et nous avons pris la route le lendemain à 7 heures du matin. Je n'avais aucun plan, sauf celui d’avancer vers l'ouest. Je n'avais pas non plus de destination en tête : n'importe où la voiture nous conduirait sera bien. C’était la première fois de ma vie que je conduisais pendant plus d’une heure d’affilée. Je ne sais pas où j'ai trouvé l'énergie pour rouler de 7 heures du matin jusqu'à ce que la nuit tombe. Nous avons fait pause à Vinnytsia.

 

Anatolii, avez-vous continué à faire du bénévolat après le départ de votre famille ?

Anatolii : Il y avait encore beaucoup d’habitant-e-s qui avaient décidé de rester à Horenka. Même lorsque de nombreuses maisons avaient été réduites en cendres, on était convaincu que les Russes ne faisaient qu’avancer le long de l'autoroute de Varsovie, par laquelle ils prévoyaient d'attaquer.

À cette époque, j'évacuais les voisin-e-s qui étaient resté-e-s dans notre village. Le problème n'était pas d'évacuer, mais de savoir où aller. J'ai évacué une famille vers notre appartement à Kiev, où elle vit toujours. J'espère qu'elle sera en sécurité là-bas. J'ai évacué deux autres familles vers leurs proches. Mais ensuite les Russes ont commencé à viser toutes les cibles qui bougeaient et c’était devenu trop dangereux de continuer. J'ai vu beaucoup de voitures accidentées dans les villages et il existe aussi de nombreuses photos de ce qui s’est passé à Horenka. Avec le recul, je me dis que j'ai eu beaucoup, beaucoup, de chance. 

 

Savez-vous si votre maison tient encore debout aujourd'hui ?

Anatolii : Elle n'a plus de fenêtres, mais elle est toujours là. Nous avons beaucoup de chance car une bombe a détruit une partie de la maison voisine. L'école de nos enfants a été réduite en cendres.

 

Dans quel pays de l'UE aviez-vous prévu de vous rendre initialement ?

Anatolii : Nous n’avions là non plus aucune idée précise.  Tetiana se dirigeait vers la Roumanie. Avant de les retrouver, j’ai passé 36 heures sans dormir.

 

Anatolii and Tetiana Ukraine interview 2
Deux des garçons jouant à Caux (photo : Anastasia Slyvinska)

 

Comment étaient les enfants pendant tout cela ? Avez-vous pu leur expliquer ce qui s'était passé ? Comment les avez-vous occupés ?

Tetiana : Peut-être qu’ils auront des séquelles. L’avenir nous le dira. Nous ne leur avons rien expliqué du tout. 

Anatolii : Lorsque nous étions encore à la maison, il y avait deux tâches principales : couper du bois pour chauffer la maison et faire la cuisine. J'étais au poste de contrôle la plupart du temps, il y avait des tirs d'artillerie constants. Nous ne pouvions pas nous cacher dans la cave car notre maison est située dans une zone marécageuse. Les enfants s'occupaient comme ils pouvaient. La plupart du temps, ils essayaient simplement de se réchauffer. L’aîné aidait à couper du bois de chauffage. Lorsque nous sommes entrés dans l’Union européenne, nous avons beaucoup bougé. Les garçons dormaient la plupart du temps dans la voiture, ils étaient épuisés. Ils n'ont même pas demandé où nous allions.

Tetiana : Ils savaient probablement qu'en Ukraine il y avait des bombes et des tirs, et pas ici. C'était suffisant pour eux. Ils n'ont pas montré de signes de grande anxiété ou de stress et cela les a aidés. Je ne sais pas comment nous aurions pu aller quelque part s'ils avaient pleuré. Nous nous sommes perdu-e-s à plusieurs reprises sur le chemin de la Suisse. Mais comparé à ce que nous avons vécu en Ukraine, ce n'était rien.

Anatolii : Nous avons eu beaucoup de chance.

 

Anatolii and Tetiana Ukraine interview 2
Les garçons ont déjà rejoint un club de badminton local (photo : Anatolii)

 

Avez-vous réussi à inscrire vos enfants dans une école locale près de Caux ?

Anatolii : Oui, l'école est fantastique. Elle a ouvert une classe spéciale composée de cinq garçons ukrainiens, d’un professeur et d’un interprète.  

Tetiana : Les garçons aiment le badminton et il y a un excellent club à Lausanne. 

 

Comment s'est passée votre arrivée à Caux ?

Tetiana : Nous sommes très heureux d'avoir été accueilli-e-s si gentiment ici à Caux. Nous avions des ressources très limitées et aucune idée de ce que nous allions pouvoir faire. Après ces huit jours en Ukraine sans lumière et sans électricité, sans rien, c'est un vrai paradis ici.

Anatolii : Nous ne nous attendions pas du tout à un tel accueil. Nous voulons remercier tous les membres d'I&C Suisse pour tout le travail d'organisation effectué à notre arrivée et de  nous avoir aidé-e-s à scolariser nos enfants. Ils et elles ont offert une véritable chance à nos enfants !

 

____________________________________________________________________________________

 

A propos de l'auteure

Anastasia Slyvinska

Anastasia Slyvinska est une journaliste de Kiev, en Ukraine. Elle a travaillé en tant qu'animatrice de télévision, reporter à l'étranger et directrice d'organes de presse en Ukraine et à l'étranger. Ayant travaillé au sein des parlements ukrainien et canadien, elle combine son expertise dans le domaine des médias avec sa formation en sciences politiques, puisqu'elle est titulaire d'une maîtrise en sciences politiques. Anastasia fait partie de la communauté I&C depuis 2014, année où elle a participé pour la première fois à la conférence La gouvernance équitable pour la sécurité humaine. Elle séjourne actuellement à Lausanne, Suisse.

 

_______________________________________________________________________________________________________________________

 

VOUS POUVEZ AIDER !

Nos propres sources de financement s'épuisant, nous avons besoin de votre aide pour soutenir financièrement le projet du Caux Refuge. Nous avons besoin de 20'000 CHF pour assurer l'accueil du groupe jusqu'à fin 2022.

Nous utiliserons ces fonds pour financer l'aide alimentaire et les autres coûts liés au séjour du groupe à la Villa Maria à Caux.

Nous vous remercions pour votre soutien. Merci de faire un don ici et de préciser « Caux Refuge » lors de votre contribution. Si vous avez des propositions et des questions, n'hésitez pas à nous contacter.

 

 

Donate now FR

 

Veuillez noter que les opinions exprimées dans ces articles sont celles des personnes interrogées et ne reflètent pas nécessairement l'opinion de l'interviewer et d'Initiatives et Changement Suisse.

 

 

 

Event Categories
Caux Refuge Project
Job Offer
Off

sur le même thème

Caux Refuge Move FR.png

Le Caux Refuge : Prêt-e-s pour passer à une autre étape

Depuis ce sombre jour de février 2022, une année s'est écoulée et les Ukrainien-ne-s du Caux Refuge sont passé-e-s à autre chose. Nous leur souhaitons le meilleur pour ce nouveau chapitre de leur vie ...

Ekatarina Katia Gross

« Des choses apparemment anodines peuvent apporter beaucoup de bien dans la vie de quelqu'un. »

Ekaterina Gross travaille comme agente de liaison au projet du Refuge de Caux depuis avril 2022, partageant le poste avec une collègue. Elle réfléchit ici à sa mission d'accompagnement des résident-e-...

Marina Raffin, photo: A. Slyvinska

« Si ce n'était pas mon travail, je ferais probablement la même chose »

Maria Raffin is originally from Moldova, but has been living in Switzerland for 17 years, two of which in the village of Caux. A neighbour to the Caux Palace, she very quickly stepped in to support th...

Oxsana at the Caux Refuge (photo Anastasia Slyvinska)

Une famille répartie entre l'Ukraine, l'Allemagne et la Suisse

Alors que la guerre en Ukraine fait rage depuis 3 mois maintenant, Oksana Stelmakh, une infirmière originaire de Kharkiv, réfléchit à la manière dont la situation actuelle a impacté sa famille, désorm...

Nadia Donos (credit: Sophia Donos)

« Notre pays et nos enfants sont promis à un grand avenir ! »

Avant que la guerre en Ukraine n'éclate, Nadia Donos exerçait le métier de ses rêves : professeure de langue et de littérature ukrainiennes. Tout au long de sa carrière, elle a mis en œuvre avec succè...

Alena and Olena interview Caux Refuge

« La lumière surgira des ténèbres »

Découvrez la première d'une série d'interviews réalisées par la journaliste ukrainienne Anastasia Slyvinska avec des hommes et des femmes touché-e-s par la guerre en Ukraine et qui ont trouvé un refug...

Caux Refuge project square FR

Personnes réfugiées et demandeuses d’asile à Caux

En réponse à la guerre en Europe de l'Est, Initiatives et Changement Suisse met à disposition un espace sûr pour un maximum de 30 personnes à la Villa Maria (à côté du Caux Palace). Découvrez comment ...

Ukraine map (credit: Canva)

Nous sommes solidaires

Nous condamnons fermement les attaques militaires unilatérales qui se déroulent actuellement en Ukraine, qui coûtent et détruisent des vies et violent le droit international. Nous sommes solidaires de...


Programme des jeunes ambassadeurs et ambassadrices 2021 : Apprendre à écouter

30/03/2022
Featured Story
Off

 

En découvrant le Programme des jeunes ambassadeurs et ambassadrices (YAP) sur Google, Agustina Zahrotul Jannah, étudiante en droit indonésienne, s'est sentie à la fois enthousiaste et désespérée. Enthousiaste parce qu'elle pensait pouvoir y acquérir les compétences nécessaires pour s'attaquer à des problèmes aussi « terrifiants » que les abus sexuels, l'inégalité entre les sexes et le mariage des enfants ; et désespérée parce que ce programme était destiné aux jeunes Européen-ne-s.

Puis, à sa grande joie, elle a découvert qu’il se tenait en ligne du fait de la pandémie, et qu'il était désormais ouvert à des candidatures du monde entier. Elle est ainsi devenue l'un·e des 60 participant·e·s au YAP 2021, le septième programme de ce type et le premier en ligne.

 

Agustina Zahrotul Jannah

Les jeunes ont un rôle clé à jouer

« Le programme m'a aidée à mieux me comprendre et à me débarrasser de mes insécurités », explique Agustina. Elle en est ressortie convaincue que les jeunes ont un rôle clé à jouer pour instaurer un changement positif.

Agustina se décrit comme une "junior" dans le programme, et était un peu intimidée par la présence de personnes titulaires d'un doctorat, comme Besa Kadriu, professeure à l'Université d'Europe du Sud-Est, en Macédoine. « Plus tard, j'ai réalisé que nous apportions tous et toutes des perspectives différentes », ajoute Agustina.

 

Besa Kadriu

Partager des idées et rencontrer d'autres personnes

Comme elle, Besa a été attirée par le YAP car elle souhaitait faire changer les choses dans son pays, où elle fait partie de la communauté albanaise. « Dans notre société, il y a de gros conflits entre les différentes ethnies, explique-t-elle. « J'ai le sentiment que les pouvoirs publics ne font pas toujours de leur mieux pour les différents groupes ».

Pour Besa, participer au YAP a été une occasion « de partager mes idées et de rencontrer des personnes qui savent ce que signifie le respect des valeurs, de la culture, de la langue et des symboles des autres ». Elle a été impressionnée par la diversité des participant-e-s et par la possibilité d'apprendre les un-e-s des autres. Elle en est repartie avec des idées pour développer dans son université un programme d'études optionnel sur les questions multiethniques.

 

Shereen Siwpersad

L'importance de l'écoute

Shereen Siwpersad travaille pour I&C Pays-Bas depuis avril 2021, et enseigne à l'université de technologie de Delft. « En tant que responsable de la communication et enseignante, je vois toujours l'accent mis sur la parole, l'écriture, l'envoi d'informations, dit-elle. Mais le programme YAP a mis l'accent sur l'écoute empathique et engagée. Les exercices d'écoute m'ont aidée à devenir une meilleure enseignante. Je pense que je suis désormais mieux à même de faire preuve d'empathie et de repérer les choses que mes élèves ne disent pas.

Si je devais décrire le programme YAP en trois mots, je dirais qu'il est stimulant, inspirant et sain. Il y avait une très bonne dynamique de groupe, une bonne atmosphère et de bonnes idées. »

 

Kairi Kuusemaa

Jouer un rôle actif dans la transformation de la société

« YAP m'a aidée à devenir une oratrice ayant la confiance nécessaire pour aborder des questions mondiales sérieuses, sans crainte d'être jugée », déclare Kairi Kuusemaa, qui est Responsable des relations clients dans la ferme biologique de sa famille en Estonie, et qui représente son pays à Ubuntu United Nations, une plateforme de dialogue qui rassemble des jeunes de 193 pays.

« J'ai participé à YAP 2021 parce que je voulais jouer un rôle actif dans la transformation de la société, et explorer la relation dynamique entre le changement personnel et le changement global, dit-elle. J'avais peur de ne pas être capable de faire une réelle différence dans ma communauté, mais j'ai acquis la certitude que tout est possible dans ce monde ».

Malgré le format en ligne, de nombreux·ses participant·e·s ont noué des liens solides les un·e·s avec les autres. « Nous nous entraidons encore aujourd'hui », déclare Agustina.

Si je devais décrire le programme YAP en trois mots, je dirais qu'il est stimulant, inspirant et sain.

 

 

Article écrit par Mary Lean sur la base d'entretiens réalisés par Hajar Bichri.

 

Job Offer
Off

sur le même thème

Viki square FR

L'Europe : Un esprit de diversité

La journaliste espagnole Victoria Martín de la Torre passionnée par l'Europe, la diversité et les relations interconfessionnelles. Elle réfléchit divers aspects de l'Europe, s'appuyant sur la base de ...

Polina & Katya square FR website.png

Que signifie «être chez moi»?

Face à l'escalade des conflits dans le monde, les arts apparaissent comme une force puissante pour remettre en question les idées fausses et favoriser des perspectives positives. Le rôle central des a...

Ignacio India blog FR

Agir en accord avec ses paroles dans le monde des affaires

Du 25 au 28 janvier, environ 60 PDG et autres membres de la haute direction se sont réunis sous le couvert des règles de Chatham House pour partager leurs expériences personnelles sur la manière de co...

Save the date Caux Forum 2024 FR

Caux Forum 2024: A vos agendas !

A vos agendas pour le Caux Forum 2024! This summer Caux Initiatives of Change, in partnership with Initiatives of Change International and supported by other civil society networks, UN agencies, phila...

Caux Forum 2023 Opening Ceremony square FR

Combler les lacunes dans les efforts mondiaux pour la paix et la démocratie

La cérémonie d'ouverture du Caux Forum 2023 a donné le ton de la conférence avec le thème "Renforcer la démocratie : Du traumatisme à la confiance". Découvrez le rapport et revivez les temps forts !...

Tsvetana 13 sept 2023 FR

Trouver un but et une harmonie grâce à la musique et au Caux Palace

« Il est si étrange que l'on apprenne aux gens à croire en Dieu, mais pas à croire en eux-mêmes. » Le parcours de la musicienne Tsvetana Petrushina est un récit inspirant sur la façon dont elle a déco...

Save the date 2023 square no date

Caux Forum 2023: A vos agendas

Nous sommes heureux et heureuses d'annoncer que le Caux Forum sera de retour à Caux l'été prochain ! Découvrez plus de détails et réservez la date ! ...

Arpan Yagnik

Arpan Yagnik: Gravir des montagnes

Arpan Yagnik, participant à la conférence sur le Leadership créatif de l'année dernière et membre de l'équipe du IofC Hub 2021, parle à Mary Lean de créativité, de peur et de vocation. ...

Zero waste square for social media

Un mode de vie zéro déchet, un mode de vie durable

Comment Sofia Syodorenko s'est-elle impliquée dans le mouvement zéro déchet, et qu'est-ce que cela représente pour elle ? Aujourd'hui présidente de Foundations for Freedom, elle est également représen...

YAP goes online

Le Programme des jeunes ambassadeurs et ambassadrices passe à un format en ligne

Le Programme des jeunes ambassadeurs et ambassadrices (YAP) est passé cet été pour la première fois à un format en ligne, après six années de croissance et de développement continus et une pause en 20...

Patrick Magee 600x600

« Là où commence le deuil - Construire des ponts après la bombe de Brighton » : Un enteretien avec Patrick Magee

Le deuxième épisode de la série « Stories for Changemakers » s’inscrivant dans le programme Des outils pour les acteurs et actrices du changement s’est tenu le 25 août dernier, avec une interview de P...

Summer Academy 2021 screenshot square

Créer un réseau de personnes capables de résoudre les problèmes pour construire un avenir sûr et durable

L'Académie d'été sur le climat, la terre et la sécurité 2021 a réuni 29 participants de 20 pays. De l'Égypte et du Sénégal aux États-Unis et à la Thaïlande, les fenêtres de Zoom se sont ouvertes penda...

Salima Mahamoudou 21 July 2021 FDFA workshop CDES 2021

Refaire un monde en péril

Le Dialogue de Caux sur l'Environnement et la Sécurité (CDES) 2021 s'est déroulé en ligne du 20 au 30 juillet, pour la deuxième année consécutive, comprenant trois plénières ouvertes et sept ateliers....

CL 2021 Hope square

Un voyage de l'incertitude à la possibilité

La conférence Leadership créatif 2021 a emmené les participants dans un voyage de six jours « de l’incertitude à la possibilité ». Du 25 au 31 juillet, 150 participants en ligne vivant dans plus de 50...


Aidez les Water Warriors à sauver l'eau au Kenya

Une histoire d'impact du CDES

28/03/2022
Featured Story
Off
Une histoire d'impact du CDES
 

En octobre 2020, nous avons présenté Water Warriors, une collaboration inédite entre des expert-e-s et des activist-e-s du Kenya, de l'Inde et de la Suède, lancée par Initiatives for Land, Lives, and Peace (ILLP), l'équipe organisatrice du Dialogue de Caux sur l'environnement et la sécurité. Water Warriors vise à remédier à la pénurie d'eau à Habeswein, une communauté somalophone du comté de Wajir, au Kenya.

 

Water Warriors 2022

 

En raison de la pandémie, la formation qui aurait dû avoir lieu sur place a été déplacée en ligne, en streaming depuis la Suède. Ce n'est qu'en 2021, juste avant l'apparition de la variante Omicron, que les l'équipe de formateur et formatrices suédois et indiens a pu se rendre en personne à Habeswein et travailler avec la communauté locale sur la manière de mettre leur formation en pratique.

 

Water Warriors 2022

 

L'ILLP collecte actuellement des fonds pour construire le premier d'une série de barrages fluviaux avant l'arrivée des pluies en avril. Cette structure retiendra 500 000 mètres cubes d'eau et transformera la vie de 20 000 personnes.

Suivez ce lien pour en savoir plus et soutenir le projet par un don. 

 

Water Warriors 2022


Initiatives for Land, Lives and Peace organise le Dialogue de Caux sur l'environnement et la sécurité (CDES) et co-organise, en partenariat avec le Centre de politique de sécurité de Genève, l'Académie d'été sur la terre, la sécurité et le climat.

Pour plus d'informations, veuillez contacter Rishabh Khanna.

 

 

Photos: Rishabh Khanna et Mohammed Ogle

Job Offer
Off

sur le même thème

Zero waste square for social media

Un mode de vie zéro déchet, un mode de vie durable

Comment Sofia Syodorenko s'est-elle impliquée dans le mouvement zéro déchet, et qu'est-ce que cela représente pour elle ? Aujourd'hui présidente de Foundations for Freedom, elle est également représen...

Summer Academy 2021 screenshot square

Créer un réseau de personnes capables de résoudre les problèmes pour construire un avenir sûr et durable

L'Académie d'été sur le climat, la terre et la sécurité 2021 a réuni 29 participants de 20 pays. De l'Égypte et du Sénégal aux États-Unis et à la Thaïlande, les fenêtres de Zoom se sont ouvertes penda...

Salima Mahamoudou 21 July 2021 FDFA workshop CDES 2021

Refaire un monde en péril

Le Dialogue de Caux sur l'Environnement et la Sécurité (CDES) 2021 s'est déroulé en ligne du 20 au 30 juillet, pour la deuxième année consécutive, comprenant trois plénières ouvertes et sept ateliers....

FDFA Baobabcowherd-1 Noah Elhardt through WikiCommons square with logos

Une voie vers la paix et la prospérité en Afrique de l’Ouest et du centre

Dans le cadre du partenariat qui les lie, la Fondation Initiatives et Changement Suisse (I&C) et le Département fédéral suisse des affaires étrangères (Division Paix et droits de l’homme) ont organisé...

CDES CDLS 2018 credit: Leela Channer

Une décennie de Dialogues de Caux: Impact et recommandations

Ce rapport, rédigé par Alan Channer et rendu possible grâce au soutien du Département fédéral des affaires étrangères suisse (DFAE), revient sur une décennie de Dialogues de Caux sur l'environnement e...

Dhanasree Jayaram CDES 2020

Prêter une plus grande attention aux liens entre environnement et sécurité

La sécurité alimentaire est une clé pour comprendre le lien complexe entre le climat et la sécurité, expliqua Dhanasree Jayaram, professeure assistante au département de géopolitique et de relations i...

CDES 2020 IofC Bards meditation bowl square

Faire la différence face à la crise climatique, tout un art !

« Les artistes sont particulièrement bien placé-e-s pour faire face aux défis climatiques, pour réinventer le monde et créer une nouvelle narration, » déclare Sveinung Nygaard (Sven), compositeur et m...

Darfuri refugee camp in eastern Chad – photo with kind permission on CORD UK

Gouvernance de la terre au Sahel

Comment catalyser la sécurité et la résilience climatique par la restauration des terres? Dans le cadre du partenariat que les lie, la fondation Initiatives et Changement Suisse et le Département fédé...

Summer Academy 2020 Geneva fountain lake, credit: Leela Channer

La consolidation de la paix environnementale doit définir notre époque

En 2020, la Semaine pour la paix de Genève avait pour thème : « Rétablir la confiance après une perturbation : comment remettre la coopération internationale sur pied ? ». Dans le cadre de cet événeme...

Water Warriors, vegetable gardens

Du langage de l'eau au langage du cœur

Le programme Initiatives pour la terre, la vie et la paix (ILLP) d'I&C vise à mieux comprendre la corrélation entre dégradation des terres et sécurité humaine durable. En 2020, ce programme a permis ...

Irina Fedorenko CDES 2020 screenshot

Dialogue de Caux sur l'environnement et la sécurité

Le Dialogue de Caux sur l'environnement et la sécurité a frappé fort pour sa première édition en ligne, avec plus de 15 sessions et 450 participant-e-s cumulé-e-s. Les expert-e-s ont discuté des liens...

Summer Academy 2020 screenshot participants cropped credit: Alan Channer

Académie d'été 2020 : de vastes possibilités pour l'avenir

Les réactions enthousiastes des participant-e-s à l'Académie d'été 2020 sur la Terre, le Climat et la Sécurité ont justifié la décision difficile qui avait été prise d’effectuer la formation en ligne....

Karina Cheah

Surmonter les défis des groupes de dialogue en ligne

Je n'ai jamais été à Caux. C'était la pensée qui me revenait à l’idée de co-animer un groupe de parole en ligne dans le cadre du Dialogue de Caux sur l'Environnement et la Sécurité. Et je n'avais jama...

CDLS 2019 Chau Duncan

Réinventer la roue : Le modèle d'investissement régénérateur d'Earthbanc

Chau Tang-Duncan, co-fondatrice et directrice opérationnelle d'Earthbanc, vient régulièrement à Caux depuis 2010, où elle a commencé à s’approprier le rôle qu'elle pouvait jouer pour relier les person...


« La lumière surgira des ténèbres »

Une interview d’Anastasia Slyvinska au Caux Refuge

24/03/2022
Featured Story
Off
Une interview d’Anastasia Slyvinska au Caux Refuge

 

Cet article est le premier d'une série d'entretiens menés avec des hommes et des femmes touché-e-s par la guerre en Ukraine et qui ont trouvé un refuge temporaire au Caux Refuge.

 

Le matin du 24 février, Alina Shymanska et sa mère Liudmyla se sont réveillées en apprenant que l'armée russe avait bombardé un aéroport militaire de sa ville natale en Ukraine, Zhytomyr, à seulement 10 kilomètres de leur maison.

Ce matin du 24 février marque dans la vie de nombreux Ukrainiens et de nombreuses Ukrainiennes la fracture entre un « avant » et un « après ». Le son horrifiant de la sirène d'alarme aérienne est devenu le présage de toute la douleur et de la souffrance qui allaient suivre et, du jour au lendemain, les rêves, aspirations et les projets d'Alina sont réduits à néant.

 

Alena and Olena interview Caux Refuge
Alina (à gauche) et sa mère Liudmyla dans les jardins du Centre de conférences et de séminaires de Caux (photo : Anastasia Slyvinska)

 

Alina incarne cette nouvelle génération de jeunes Ukrainien-ne-s qui n'ont connu l'Ukraine que comme un État souverain indépendant. Avant que la guerre n'éclate, Alina avait de grands projets pour sa vie en Ukraine. Membre de l’association Professional Government Association of Ukraine et jeune déléguée du réseau United Network of Young Peacebuilders, du Forum mondial de la démocratie, du Yalta European Strategy Forum et de l'UNESCO, elle s'est engagée activement pour  de nombreuses causes et a rêve d'un avenir meilleur pour son pays, travaillant sans relâche pour que ce rêve devienne réalité.

L'engagement d'Alina dans le travail communautaire en Ukraine allait de l'aide aux enfants victimes de harcèlement au don régulier de ses anciens vêtements aux personnes dans le besoin.

Ses convictions en tant que jeune femme leader l'ont amenée à devenir jeune ambassadrice aux conférences de Caux en 2018 avant de participer au programme Caux Scholars et à l'initiative Asia Plateau en 2019. Sa participation à différents événements d'I&C a été déterminante pour sa vie professionnelle et l'a motivée à s'investir encore plus dans les questions qui lui tiennent à cœur.

Alina et sa mère Liudmyla ont trouvé un espace sûr à Caux pour décompresser et réfléchir aux prochaines étapes.

 

____________________________________________________________________________________

 

Parle-nous un peu de toi. Quelles étaient les engagements qui te tenaient à cœur en Ukraine ?

Alina - Avant de quitter l'Ukraine, j'ai travaillé comme cheffe de projet à l'Académie des technologies de l'information de Zhytomyr, qui dispense un enseignement de haute qualité dans un secteur informatique en plein essor. J'ai adoré cette expérience.

Une autre cause qui me tient à cœur a été la mise en place d‘un groupe de volontaires pour former Open Up Initiative, une ONG qui aide les enfants talentueux et créatifs à faire face aux brimades, à l'injustice et aux discours de haine entendus à l'école. J'ai moi-même été victime d'intimidation lorsque j'étais étudiante et cela m'a aidée à comprendre la douleur et la souffrance que ces enfants endurent. C'est dans ce contexte que cette initiative est née. Nous les avons écoutés, avons soutenu leurs idées et leurs aspirations, les avons aidés à s'ouvrir et les avons emmenés à des conférences, des forums et des camps pédagogiques dans toute l'Ukraine. Tout cela a constitué pour ces enfants un changement positif par rapport à leur expérience négative en milieu scolaire et leur a montré de nouvelles voies et opportunités.

 

Tu es restée à Zhytomyr pendant quelques jours après le début de la guerre. Quel a été le moment décisif où tu as réalisé que ta mère et toi deviez partir et chercher un endroit sûr où rester ?

Alina - Le 27 février, nous étions encore à Zhytomyr. C'était le troisième jour de la guerre et l'armée russe a largué six bombes sur l'aéroport militaire situé à 10 kilomètres de l'endroit où je vivais. Ma mère a d'abord refusé de partir. J'ai pleuré et lui ai demandé de m'accompagner à la gare. Je savais que je ne pouvais pas la laisser dans une situation aussi dangereuse.

 

Image
La Villa Maria qui accueille le projet Caux Refuge

 

Liudmyla, au départ, tu avais l'intention de rester chez toi et de continuer à travailler, c’est bien ça ?

Liudmyla - Au départ, je ne voulais pas partir. J'ai dit à ma fille que je lui dirais simplement au revoir à la gare et que je rentrerais à la maison. J'ai continué à travailler dans un magasin pendant les deux premiers jours de la guerre et j'avais l'intention de continuer à le faire aussi longtemps que possible. Beaucoup de magasins étaient déjà fermés, alors j’avais le sentiment que je ne pouvais pas partir comme ça.

Alina - Je pense qu'à cette époque, beaucoup de gens ne croyaient pas que la guerre allait s’installer. Ma mère pensait à sa maison et à son jardin, et ne voulait pas partir car c'était là qu'elle avait une certaine stabilité, un travail et ses affaires. Elle se demandait qui s'occuperait de nous une fois la frontière franchie. À l'époque, personne ne savait si nous recevrions de l'aide, surtout pas avec autant de générosité et de compassion que ce que nous voyons et recevons maintenant à Caux.

 

Comment as-tu réussi à convaincre ta mère de t’accompagner ?

Alina - Lorsque j'ai décidé de partir, j'ai insisté pour que ma mère prenne sa carte d'identité car nous devions passer par plusieurs postes de contrôle avant de pouvoir rejoindre la gare. Mon plan initial était de me rendre à Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine. Mon train a été annulé à cause des bombardements, mais il y avait une possibilité de prendre un autre train venant de Kramatorsk, une ville de l'est du pays. Nous avons découvert plus tard qu'il s'agissait d'un train d'évacuation réservé aux habitant-e-s de Kramatorsk. Nous avons couru vers le train et je les ai supplié-e-s de nous laisser monter à bord. À ce moment-là, ma mère avait décidé de voyager avec moi jusqu'à la frontière et de rentrer ensuite chez elle. Donc jusqu'au dernier moment, elle ne pensait toujours pas partir.

Liudmyla - En fait, je n’ai qu’une idée en tête : retrouver ma maison et une vie normale le plus rapidement possible.

 

Combien de temps vous a-t-il fallu pour arriver en Suisse ?

Alina - Il nous a fallu quatre jours. Nous avons traversé la frontière avec la République slovaque. Les gens là-bas nous ont beaucoup aidées, et nous ont traitées avec générosité et gentillesse. Ils ont distribué de la nourriture et nous ont donné un endroit pour dormir. Jusque-là, nous n'avions presque pas fermé l’œil. J'étais tellement reconnaissante de pouvoir dormir. Le 2 mars, nous avons enfin franchi la frontière suisse.

 

Que s'est-il passé lorsque vous êtes arrivées en Suisse ?

Alina - En arrivant à l'aéroport de Genève, nous avons été accueillies par un officier de police à qui nous avons demandé de l'aide parce que nous n'avions pas d'endroit où dormir. Nous avons été envoyées dans un camp de réfugié-e-s et nous y sommes restées, avec de nombreux autres réfugié-e-s du monde entier. Les Ukrainien-ne-s étant nouveaux et nouvelles en Suisse, les fonctionnaires et les bénévoles étaient un peu désorienté-e-s et dépassé-e-s par le nombre de personnes arrivant en Suisse. L'expérience a été difficile. Nous nous sommes assises sur un banc pendant des heures, en attendant que quelqu'un revienne avec nos documents. Puis on nous a attribué des lits dans une chambre partagée avec dix autres personnes originaires d'Afghanistan, de Bosnie-Herzégovine et de Somalie, qui espéraient également obtenir l'asile. De là, nous avons été rapidement envoyées dans un autre camp, près de la frontière avec l'Autriche et le Liechtenstein, où nous avons passé cinq ou six jours supplémentaires. Il nous a fallu tout un périple avant de pouvoir arriver à Caux.

 

Alena and Olena interview Caux Refuge
Alina et sa mère dans la Villa Maria (photo: Anastasia Slyvinska)

 

Maintenant que vous êtes à Caux depuis plusieurs jours, quelles sont vos premières impressions ? As-tu déjà rencontré des personnes d'I&C et du village de Caux ?

Alina - Oui, les jours qui ont suivi notre arrivée, de nombreux et nombreuses villageois-es sont venu-e-s nous saluer. Je suis tellement reconnaissante envers tous les membres de la merveilleuse communauté d'I&C et de Caux, qui ont apporté tous les éléments essentiels – produits d’hygiène, médicaments, vêtements et nourriture, le tout avec une grande générosité.

Liudmyla - Lorsque nous avons quitté notre ville natale, nous n'avons pas pu retirer d'argent. Il n'y avait pas d'argent dans les distributeurs automatiques et les gens n'avaient pas reçu leur salaire. Nous avons dû partir avec presque rien. J'ai emporté avec moi un seul sac, tandis qu'Alina n'avait qu'un petit bagage avec elle. Voir tous ces dons généreux était très émouvant.

 

Maintenant que vous avez trouvé un espace sûr, comment vous sentez-vous émotionnellement ?

Alina - Je me sens enfin davantage en sécurité, mais je ressens encore de l’insécurité car l’avenir restant incertain, et puis je suis en contact avec ma famille et mes ami-e-s qui sont resté-e-s en Ukraine. En étant si proche, j'ai l'impression d'être avec elles et eux, même si nous vivons maintenant cette terrible expérience depuis un lieu confortable. En Ukraine, les gens manquent souvent de nourriture et de produits de première nécessité, et je ressens moi aussi de la culpabilité. J'entends souvent dire combien il est important de prendre soin de soi, mais il est difficile de prendre soin de soi quand on sait que des gens meurent, que des enfants meurent.

 

Votre famille est-elle en sécurité ? Comment va-t-elle ?

Alina - Mon père, mon frère et de nombreux amis et nombreuses amies sont toujours en Ukraine. Malheureusement, ma famille est maintenant dispersée dans toute l'Europe, à l'exception de mon père et de mon frère qui protègent notre pays en ayant rejoint l'armée. À mon avis, nos militaires ne sont pas assez soutenu-e-s. Je me demande comment les convois humanitaires vont atteindre celles et ceux qui en ont besoin, maintenant que le pont entre Tchernihiv et Kiev a été détruit. Quand je pense à la difficulté d'évacuer les personnes de certaines zones, cela me brise le cœur.

 

Où trouvez-vous la force et l'espoir d'aller de l'avant dans des moments aussi difficiles ?

Alina - Dans la prière. Cela m'aide beaucoup quand je prie, cela me procure de l'espoir et du réconfort. Il est très important d'être reconnaissant-e pour le don de la vie, et de voir les petites choses qui comptent, comme respirer, être capable de voir, de marcher, de fouler la terre avec ses pieds, d'écouter le chant des oiseaux le matin. Toutes ces petites choses ont beaucoup d'importance. Dans ces moments de prière et en appréciant les petites choses de la vie, je crois que la lumière surgira des ténèbres !

 

____________________________________________________________________________________

 

A propos de l'auteure

Anastasia Slyvinska

Anastasia Slyvinska est une journaliste de Kiev, en Ukraine. Elle a travaillé en tant qu'animatrice de télévision, reporter à l'étranger et directrice d'organes de presse en Ukraine et à l'étranger. Ayant travaillé au sein des parlements ukrainien et canadien, elle combine son expertise dans le domaine des médias avec sa formation en sciences politiques, puisqu'elle est titulaire d'une maîtrise en sciences politiques. Anastasia fait partie de la communauté I&C depuis 2014, année où elle a participé pour la première fois à la conférence La gouvernance équitable pour la sécurité humaine. Elle séjourne actuellement à Lausanne, Suisse.

 

_______________________________________________________________________________________________________________________

 

VOUS POUVEZ AIDER !

Nos propres sources de financement s'épuisant, nous avons besoin de votre aide pour soutenir financièrement le projet du Caux Refuge. Nous avons besoin de 20'000 CHF pour assurer l'accueil du groupe jusqu'à fin 2022.

Nous utiliserons ces fonds pour financer l'aide alimentaire et les autres coûts liés au séjour du groupe à la Villa Maria à Caux.

Nous vous remercions pour votre soutien. Merci de faire un don ici et de préciser « Caux Refuge » lors de votre contribution. Si vous avez des propositions et des questions, n'hésitez pas à nous contacter.

 

Donate now FR

 

Veuillez noter que les opinions exprimées dans ces articles sont celles des personnes interrogées et ne reflètent pas nécessairement l'opinion de l'interviewer et d'Initiatives et Changement Suisse.

 

 

 

 

Event Categories
Caux Refuge Project
Job Offer
Off

sur le même thème

Caux Refuge Move FR.png

Le Caux Refuge : Prêt-e-s pour passer à une autre étape

Depuis ce sombre jour de février 2022, une année s'est écoulée et les Ukrainien-ne-s du Caux Refuge sont passé-e-s à autre chose. Nous leur souhaitons le meilleur pour ce nouveau chapitre de leur vie ...

Ekatarina Katia Gross

« Des choses apparemment anodines peuvent apporter beaucoup de bien dans la vie de quelqu'un. »

Ekaterina Gross travaille comme agente de liaison au projet du Refuge de Caux depuis avril 2022, partageant le poste avec une collègue. Elle réfléchit ici à sa mission d'accompagnement des résident-e-...

Marina Raffin, photo: A. Slyvinska

« Si ce n'était pas mon travail, je ferais probablement la même chose »

Maria Raffin is originally from Moldova, but has been living in Switzerland for 17 years, two of which in the village of Caux. A neighbour to the Caux Palace, she very quickly stepped in to support th...

Oxsana at the Caux Refuge (photo Anastasia Slyvinska)

Une famille répartie entre l'Ukraine, l'Allemagne et la Suisse

Alors que la guerre en Ukraine fait rage depuis 3 mois maintenant, Oksana Stelmakh, une infirmière originaire de Kharkiv, réfléchit à la manière dont la situation actuelle a impacté sa famille, désorm...

Nadia Donos (credit: Sophia Donos)

« Notre pays et nos enfants sont promis à un grand avenir ! »

Avant que la guerre en Ukraine n'éclate, Nadia Donos exerçait le métier de ses rêves : professeure de langue et de littérature ukrainiennes. Tout au long de sa carrière, elle a mis en œuvre avec succè...

Anatolii and Tetiana Ukraine interview 2

« Nous avons eu beaucoup de chance »

Pendant plus d'une semaine, Anatolii, Tetiana et leurs trois fils ont vécu sans électricité, sans chauffage, ni eau courante par des températures glaciales dans le village de Horenka, près de Kiev. A...

Caux Refuge project square FR

Personnes réfugiées et demandeuses d’asile à Caux

En réponse à la guerre en Europe de l'Est, Initiatives et Changement Suisse met à disposition un espace sûr pour un maximum de 30 personnes à la Villa Maria (à côté du Caux Palace). Découvrez comment ...

Ukraine map (credit: Canva)

Nous sommes solidaires

Nous condamnons fermement les attaques militaires unilatérales qui se déroulent actuellement en Ukraine, qui coûtent et détruisent des vies et violent le droit international. Nous sommes solidaires de...


Personnes réfugiées et demandeuses d’asile à Caux

12/03/2022
Featured Story
Off

 

A l’heure actuelle, plus de 4.7 millions de personnes ont déjà quitté l'Ukraine en quête d'asile. D’autres quittent la Russie de peur d’être emprisonnées.

Cette guerre se déroule aux portes de l’Europe et en tant que Centre européen d'Initiatives et Changement, nous ressentons le besoin d’aider celles et ceux qui ont été forcé-e-s de quitter leur communauté, leur foyer.

 

Que faisons-nous ?

Depuis toujours, nous cherchons à offrir un espace sûr pour les personnes issues de zones de conflit. Le Centre de conférences et de séminaires de Caux a par ailleurs servi de centre d’accueil de réfugié-e-s pendant la Seconde Guerre mondiale avant qu'Initiatives et Changement ne rachète le bâtiment avec pour seul objectif de restaurer la confiance entre les peuples de l'Europe d'après-guerre.

C'est pourquoi nous avons décidé de proposer d’accueillir 30 personnes dans la Villa Maria (à côté du Caux Palace). Nous n'avons pas l'intention de nous substituer aux services officiels et nous travaillons en étroite collaboration avec les autorités locales dans le respect de la loi. Afin d'assurer la liaison avec les agences et services locaux, nous nommerons une personne responsable (chargé-e de liaison) ayant une expérience dans le domaine des services sociaux et sera en mesure de soutenir cette initiative.

 

Pourquoi faisons-nous cela ?

Depuis de nombreuses années, les conférences du Centre de conférences et de séminaires de Caux bénéficient non seulement de la contribution de nombreuses et nombreux intervenant-e-s d'Europe de l'Est, mais aussi de l’aide pratique de personnes originaires d'Ukraine.

Cette proximité puise son origine dans le programme Foundations for Freedom, un programme dont l’objectif est le renforcement de la confiance en Europe de l'Est et qui a vu le jour à Caux au début des années 1990. Actuellement basé en Ukraine, ce programme a encouragé de nombreuses personnes à participer à des événements à Caux.

En outre, les Semaines de la communauté internationale, qui ont lieu à Caux chaque année au début de l’été, ont également été un moment où les Ukrainien-ne-s, les Russes et d'autres Européen-ne-s de l'Est se sont réuni-e-s pour renforcer la compréhension et la confiance.

 

Qu'est-ce que cela signifie pour Caux ?

La place disponibledans la Villa Maria étant limitée, les membres du réseau Fondations pour la Liberté / Initiatives et Changement ainsi que leurs familles seront prioritaires.

La Villa Maria reste disponible pour les locations externes. Les espaces communs pour les réfugié-e-s et les invité-e-s externes sont distincts.

 

Nous avons besoin de votre soutien !

Il s'agit d'une réponse urgente face à une crise. Nous cherchons des fonds permettant de couvrir les frais de subsistance des personnes réfugié-e-s et demandeuses d'asile qui ne sont pas couverts par l'administration locale. Il s'agit d'une dépense imprévue, mais que nous estimons nécessaire - nous ne pouvons ignorer un besoin aussi important.

Nous avons estimé les coûts à environ CHF 30 par personne/jour (= coût total estimé de CHF 27 000/mois pour 30 personnes, y compris logement, nourriture, salaire chargé-e de liaison, etc.). Toute contribution de votre part nous aidera à subvenir aux besoins des membres de notre communauté venu-e-s chercher un peu de sécurité.

 

Pour l'instant, 18 personnes affectées par la guerre en Ukraine ont déjà été accueillies à Caux ces derniers jours, d'autres suivront bientôt.

Merci de vous engager ici et de préciser « Caux Refuge » lorsque vous faites votre don.

 

FAIRE UN DON

 

 

 

 

 

 

 

 

Event Categories
Caux Refuge Project
Job Offer
Off

sur le même thème

Caux Refuge Move FR.png

Le Caux Refuge : Prêt-e-s pour passer à une autre étape

Depuis ce sombre jour de février 2022, une année s'est écoulée et les Ukrainien-ne-s du Caux Refuge sont passé-e-s à autre chose. Nous leur souhaitons le meilleur pour ce nouveau chapitre de leur vie ...

Ekatarina Katia Gross

« Des choses apparemment anodines peuvent apporter beaucoup de bien dans la vie de quelqu'un. »

Ekaterina Gross travaille comme agente de liaison au projet du Refuge de Caux depuis avril 2022, partageant le poste avec une collègue. Elle réfléchit ici à sa mission d'accompagnement des résident-e-...

Marina Raffin, photo: A. Slyvinska

« Si ce n'était pas mon travail, je ferais probablement la même chose »

Maria Raffin is originally from Moldova, but has been living in Switzerland for 17 years, two of which in the village of Caux. A neighbour to the Caux Palace, she very quickly stepped in to support th...

Oxsana at the Caux Refuge (photo Anastasia Slyvinska)

Une famille répartie entre l'Ukraine, l'Allemagne et la Suisse

Alors que la guerre en Ukraine fait rage depuis 3 mois maintenant, Oksana Stelmakh, une infirmière originaire de Kharkiv, réfléchit à la manière dont la situation actuelle a impacté sa famille, désorm...

Nadia Donos (credit: Sophia Donos)

« Notre pays et nos enfants sont promis à un grand avenir ! »

Avant que la guerre en Ukraine n'éclate, Nadia Donos exerçait le métier de ses rêves : professeure de langue et de littérature ukrainiennes. Tout au long de sa carrière, elle a mis en œuvre avec succè...

Anatolii and Tetiana Ukraine interview 2

« Nous avons eu beaucoup de chance »

Pendant plus d'une semaine, Anatolii, Tetiana et leurs trois fils ont vécu sans électricité, sans chauffage, ni eau courante par des températures glaciales dans le village de Horenka, près de Kiev. A...

Alena and Olena interview Caux Refuge

« La lumière surgira des ténèbres »

Découvrez la première d'une série d'interviews réalisées par la journaliste ukrainienne Anastasia Slyvinska avec des hommes et des femmes touché-e-s par la guerre en Ukraine et qui ont trouvé un refug...

Ukraine map (credit: Canva)

Nous sommes solidaires

Nous condamnons fermement les attaques militaires unilatérales qui se déroulent actuellement en Ukraine, qui coûtent et détruisent des vies et violent le droit international. Nous sommes solidaires de...


Nous sommes solidaires

Déclaration d'I&C Suisse

03/03/2022
Featured Story
Off
Déclaration d'I&C Suisse
 
 

Nous condamnons fermement les attaques militaires unilatérales qui se déroulent actuellement en Ukraine, qui coûtent et détruisent des vies et violent le droit international.

Nous sommes solidaires de tous ceux et toutes celles qui veulent la paix et nous demandons instamment que le dialogue reprenne et que l'intervention militaire cesse.

Nous soutenons notre réseau en Ukraine et en Russie qui, à leur niveau, tentent d'apporter le changement dans ces circonstances terribles.

 
________________________________________________________________________________
 
 
Le Conseil international d'Initiatives et Changement International a également publié une déclaration sur la situation en Ukraine, exprimant l'espoir que l'Ukraine "puisse devenir un pont de compréhension et de coopération." Retrouvez ici la déclaration dans son intégralité.
 
 
 
 
Image: Canva
 
Event Categories
Caux Refuge Project
Job Offer
Off

sur le même thème

Caux Refuge Move FR.png

Le Caux Refuge : Prêt-e-s pour passer à une autre étape

Depuis ce sombre jour de février 2022, une année s'est écoulée et les Ukrainien-ne-s du Caux Refuge sont passé-e-s à autre chose. Nous leur souhaitons le meilleur pour ce nouveau chapitre de leur vie ...

Ekatarina Katia Gross

« Des choses apparemment anodines peuvent apporter beaucoup de bien dans la vie de quelqu'un. »

Ekaterina Gross travaille comme agente de liaison au projet du Refuge de Caux depuis avril 2022, partageant le poste avec une collègue. Elle réfléchit ici à sa mission d'accompagnement des résident-e-...

Marina Raffin, photo: A. Slyvinska

« Si ce n'était pas mon travail, je ferais probablement la même chose »

Maria Raffin is originally from Moldova, but has been living in Switzerland for 17 years, two of which in the village of Caux. A neighbour to the Caux Palace, she very quickly stepped in to support th...

Oxsana at the Caux Refuge (photo Anastasia Slyvinska)

Une famille répartie entre l'Ukraine, l'Allemagne et la Suisse

Alors que la guerre en Ukraine fait rage depuis 3 mois maintenant, Oksana Stelmakh, une infirmière originaire de Kharkiv, réfléchit à la manière dont la situation actuelle a impacté sa famille, désorm...

Nadia Donos (credit: Sophia Donos)

« Notre pays et nos enfants sont promis à un grand avenir ! »

Avant que la guerre en Ukraine n'éclate, Nadia Donos exerçait le métier de ses rêves : professeure de langue et de littérature ukrainiennes. Tout au long de sa carrière, elle a mis en œuvre avec succè...

Anatolii and Tetiana Ukraine interview 2

« Nous avons eu beaucoup de chance »

Pendant plus d'une semaine, Anatolii, Tetiana et leurs trois fils ont vécu sans électricité, sans chauffage, ni eau courante par des températures glaciales dans le village de Horenka, près de Kiev. A...

Alena and Olena interview Caux Refuge

« La lumière surgira des ténèbres »

Découvrez la première d'une série d'interviews réalisées par la journaliste ukrainienne Anastasia Slyvinska avec des hommes et des femmes touché-e-s par la guerre en Ukraine et qui ont trouvé un refug...

Caux Refuge project square FR

Personnes réfugiées et demandeuses d’asile à Caux

En réponse à la guerre en Europe de l'Est, Initiatives et Changement Suisse met à disposition un espace sûr pour un maximum de 30 personnes à la Villa Maria (à côté du Caux Palace). Découvrez comment ...


Anas Badawi : le changement puissance 3 !

Une histoire de leadership créatif

11/02/2022
Featured Story
Off
Une histoire de leadership créatif

 

Anas Badawi.jpg
Anas Badawi

Comment faire face aux périodes d'incertitude en tant qu'individu-e-s et en tant qu'organisation ? Comment surmonter nos barrières mentales pour prendre des décisions  alors que nous sommes confronté-e-s à tant d'incertitudes ?

Telles sont quelques-unes des questions abordées lors du webinaire « Faire face à l'incertitude » qui s'est tenu le 25 juillet 2021 dans le cadre de la deuxième conférence en ligne sur le leadership créatif. Ce webinaire avait pour but d'aider les participant-e-s du monde entier à explorer les moyens de faire face à l'inconnu, tant au niveau personnel qu'organisationnel.

Anas Badawi, d’Y-Peer, était l'un des quatre jeunes leaders qui ont présenté leur façon de surmonter la peur et de répondre aux situations d'incertitude. Y-Peer est un réseau formé de jeunes femmes et hommes qui adoptent une approche intégrée afin de sensibiliser les jeunes à oser la participation active.

Anas Badawi a témoigné de son quotidien en Syrie de 2012, lorsqu'il se réveillait chaque matin la tête pleine de doutes et de luttes, à 2104, lorsqu'un tournant personnel l'a amené à adopter le concept du « triple changement ».

 

2012

Je me réveille le matin. Je vais à l'école, je mets la main sur des pots-de-vin - couramment utilisés pour acheter les voix d'électrices et d’électeurs - et un bulletin de vote. Les élections approchent à grands pas. Un matin comme un autre en ce moment en Syrie.

Je me réveille le matin, j'écoute les voisin-e-s qui chuchotent et parlent de cette femme qui a quitté le domicile conjugal en criant parce que son mari la battait. Ils l'accusent d'être une pute. Un matin comme un autre en ce moment en Syrie.

Je me réveille le matin. Ma mère est convaincue que les propriétaires de voitures de luxe sont des voleurs, mon père pense que notre pays est gouverné par la corruption et le népotisme. Ma famille ne participe pas aux activités sportives ou culturelles. Un matin comme un autre en ce moment en Syrie.

Cela n'a pas d'importance. Tout ce qui compte pour les Syrien-ne-s en ce moment, c'est de quitter le pays.

 

2014

Trois ans après le début de la guerre en Syrie, on est vendredi, il est 21 heures, je me promène dans les rues de Damas avec mes ami-e-s après un dîner. Soudain, un grand bruit retentit à proximité. Le bruit d'un missile, d’une bombe, d’une roquette. La mort est omniprésente, tout le monde s’enfuit en courant.

Je cours vers l’endroit où le missile est tombé. Mes ami-e-s crient. J'observe. Je vois des victimes. J'aide une personne blessée. Un autre missile, extrêmement proche. Je m’enfuis. Sur la liste des blessé-e-s, je lis le nom de cet homme que j'ai aidé, je le reconnais car son frère avait crié son nom. Il est vivant ! Je n'avais pas fui il me semble.

Je change d'avis sur le fait de quitter la Syrie. Je prends une décision : ma présence fait une différence, je ne suis pas inutile ici !

 

Anas Badawi soeaking at CL 2021
Anas Badawi lors de la conférence sur le leadership créatif en 2021

 

À la suite de ces expériences personnelles, Anas a développé son concept de « changement triple » :

 

Étape 1 : Choisir

Choisir le chemin, en gardant en tête que j'ai le choix entre voyager ou ne pas voyager. Un essai mental au cours duquel je choisis l'itinéraire que j'emprunte, les conversations que je tiens et le chemin que je suis. C'est la prise de décision.

 

Étape 2 : Croire

Une conviction et une persuasion absolues, ancrées dans mon cœur, qui mobilisent mes émotions et créent une cohérence entre ce que je suis et ce que je fais. C'est une grande ressource pour soutenir les décisions que je prends.

 

Étape 3 : Oser

J'ai pris une décision. Je suis sûr de moi. Maintenant, je me mets au travail. Est-ce que je réussirai du premier coup ? Je ne sais pas, mais ce que je sais, c'est que j'ai échoué des dizaines de fois. Je n'ai pas réussi à atteindre mes objectifs, mais j'ai osé. Ici, l'échec n'est pas négatif. Il signifie qu’on a perdu une bataille, mais pas la guerre.

 

Anas a expliqué que cette feuille de route personnelle pour le changement l'a aidé à passer à l'action et lui a ouvert des possibilités infinies.

 

Anas Badawi civic participation

Qui suis-je maintenant ? Je vais enfreindre les règles. Je vais changer de cursus universitaire. Je serai photographe ou peintre. Non, plutôt homme politique ou acteur du changement.

Doucement, doucement… Prenons notre temps et n’oublions pas ce changement à trois niveaux.

J'ai commencé à voir des personnes positives.

J'ai commencé à étudier le comportement des influenceurs et influenceuses.

J'ai commencé à suivre celles et ceux qui sont capables de changer les choses.

Je vais essayer à mon tour - c'est ce que je me suis dit : j'ai donc commencé à participer à tous les ateliers qui étaient proposés, que leur thème me soient familier ou non.    

J'essaie.

J'apprends

 

 

En 2017, l'espoir et la foi d'Anas ont grandi lorsqu'il rejoint le Réseau Y-Peer et commence à travailler pour l’équipe de Syrie. Il est parvenu à faire approuver par le conseil exécutif une équipe de médias et a été la première personne sans diplôme préalable à être acceptée par un centre de formation avancée à Amman.

Il a présenté son parcours pour devenir jeune leader au sein d’Y-Peer Syrie, en étant au début membre, puis animateur, puis chef d'équipe, coordinateur et enfin en devenant FPC (Focal Point in Charge).

J'ai cru en moi, j'ai pris une décision, j'ai essayé..... J'ai changé. Le triple changement est devenu un style de vie pour moi.

- Anas Badawi -

Anas Badawi civic participation
Anas (quatrième à partir de la gauche) avec des membres d’Y-Peer Syrie

Et Anas de conclure :

2021 :

Je me réveille le matin, j’œuvre à l'organisation d’une campagne liée aux élections parlementaires pour sensibiliser la jeunesse et l’encourager à se présenter et à voter. Je me souviens de ces pots-de-vin quand j'étais écolier. J'insiste sur la participation active. Je souris. Je persévère.

Je me réveille le matin. Je réalise une séance de sensibilisation à la violence sexiste pour un groupe de femmes. Je me souviens de notre voisine, victime de violences conjugales.  J’insiste sur le fait qu’elle est bel et bien une victime. Je souris. J’avance.

Je me réveille le matin. Ma mère sait que ses enfants pourront bientôt s’acheter des voitures. Mon père occupe un poste élevé dans la magistrature. Mon frère étudie le théâtre, ma sœur apprend à nager. Je souris. Je souris. Et je continue.

 

_____________________________________________________________________________________________________

 

Interested in more? Read the report on Creative Leadership 2021 and watch Anas speak at the webinar on Facing Uncertainty (25 July 2021).

 

 

Compiled by Hajar Bichri

Event Categories
Creative Leadership
Job Offer
Off

sur le même thème

Dalia square FR.png

Donner de la voix

Comment le chant peut-il faire la différence dans la vie des gens ? Dalia Younis est une chanteuse égyptienne hors-normes. En 2022, elle fait partie des intervenant-e-s de la conférence en ligne sur l...

Kawser square FR

Kawser Amine: Ouvrir le terrain aux filles

Kawser Amine, joueuse de football afghane et défenderesse des droits des femmes, ne croit pas au renoncement. À l'occasion de la Journée internationale de la femme 2023, elle évoque son parcours remar...

Creative Leadership 2022 report EN square

Vivre nos possibilités : de la guérison à l’action

La conférence 2022 sur le Leadership créatif a emmené ses participant-e-s dans un voyage de six jours, de la guérison à l'action. La conférence s'est déroulée en ligne du 23 au 29 juillet et a réuni e...

Arpan Yagnik

Arpan Yagnik: Gravir des montagnes

Arpan Yagnik, participant à la conférence sur le Leadership créatif de l'année dernière et membre de l'équipe du IofC Hub 2021, parle à Mary Lean de créativité, de peur et de vocation. ...

CL 2021 Hope square

Un voyage de l'incertitude à la possibilité

La conférence Leadership créatif 2021 a emmené les participants dans un voyage de six jours « de l’incertitude à la possibilité ». Du 25 au 31 juillet, 150 participants en ligne vivant dans plus de 50...

Betty Nabuto

« Merci d’avoir fait venir Caux jusqu’à nous ! »

« Je ne suis jamais allée à Caux en raison de problèmes de visa. Lorsque j'ai reçu un courriel me demandant quel était l'impact de la conférence, c’est tout naturellement que j'ai répondu : Merci d’av...

Shrouk Gamal

« Une meilleure version de moi-même »

« La conférence m'a montré à quel point j'aime faire la connaissance de nouvelles personnes. Les participant-e-s à notre groupe de dialogue m'ont posé des questions qu'on ne m'avait jamais posées aup...

Manuela Garay 2021

« J'ai le sentiment de contribuer à un monde meilleur. »

Manuela Garay du Canada a participé au Programme de Caux pour la paix et le leadership en 2017 et réfléchit à l'impact que sa participation a eu sur elle et sur sa perspective de la vie et des autres ...

Hani Abou Fadel

« Ce sont les histoires qui façonnent les êtres humains »

« Cette conférence extraordinaire m'a permis d'être plus ambitieux, plus honnête intellectuellement et plus coherent avec moi-même» dit Hani Abou Fadel du Liban après sa participation à la conférence ...

We love from Packages

We Love From: Avoir un effet positif sur la vie de quelqu'un d'autre

« Je n'aurais jamais pensé qu'avec une simple feuille de papier, un crayon et un peu de temps, on pouvait vraiment avoir un effet positif sur la vie de quelqu'un d'autre. » - Georgina Flores et Lorena...

Harmen van Dijk

Comment poursuivre le développement personnel : « Il suffit de commencer quelque part ! »

Pourquoi un diplomate met-il sa carrière en péril et abandonne-t-il un poste prestigieux pour faire quelque chose de complètement différent ? Découvrez ce qui a poussé Harmen van Dijk à quitter le ser...

Maria del Pilar, credit: Maria del Pilar

Le combat de Maria pour mettre fin au suicide à Manizales

Il y a deux ans, Maria del Pilar sortit danser avec une de ses amies, Laura. Deux semaines plus tard, Laura se donna la mort. Maria ne comprenait pas comment une personne aussi jeune et pleine de vie ...

CL Maria Romero Project Colombia hut

A vous de trouver votre propre style de leadership

« J'ai réalisé que je pouvais m’engager et agir pour un monde meilleur. » - C’est lors de sa participation au Caux Interns Programme (aujourd'hui connu comme Programme de Caux pour la paix et le leade...

CL 2020 piano at the opening

Leadership créatif - Ensemble pour le changement

La conférence « Leadership créatif » a emmené les participant-e-s dans un parcours de six jours d’introspection pour découvrir ce qu'est le leadership créatif et quel leader se trouve en chacun-e d’en...


Autres événements

Safe space discussion conversation 29 août - 22 Septembre 2023

Weaving Our Narratives 2023

CL 2022 square all white 23-29 juillet 2022

Leadership créatif 2022

Creative Leadership 2021 CL square 25-31 juillet 2021

Leadership créatif 2021

CL Weaving our stories FR square 15 Mai - 09 Juin 2021

Tisser nos récits 2021

CPLP applause 09-15 juillet 2020

Leadership créatif 2020

Un mode de vie zéro déchet, un mode de vie durable

Par Hajar Bichri

28/01/2022
Featured Story
Off
Par Hajar Bichri

 

Sofia Zero Waste
Sofia et sa bouteille d'eau zéro déchet.

Comment Sofia Syodorenko s'est-elle impliquée dans le mouvement zéro déchet, et qu'est-ce que cela représente pour elle ? Aujourd'hui présidente de Foundations for Freedom, elle est également représentante de Zero Waste Alliance Ukraine, et a animé un atelier en ligne sur les plastiques et la consommation à usage unique lors du dernier Dialogue de Caux sur l'environnement et la sécurité.

Qu'est-ce qui vous a poussée à adopter un mode de vie zéro déchet ?

Pour être tout à fait honnête, j'ai toujours été, grâce à ma mère, une personne tournée vers le zéro déchet. Elle pointait du doigt l’usage irrationnel des ressources : le robinet qu’on laisse couler, les lumières restées allumées, la nourriture gaspillée… Cette éducation m'a conduite à m'impliquer dans les questions liées à l’environnement et aux déchets.

Le concept du zéro déchet ne se résume pas à un petit pot en plastique qui ne sera pas recyclé ; il ne s'agit pas de renoncer à la plupart des choses que nous aimons. Le zéro déchet, c'est être attentive et attentif, aux choses dont nous avons besoin et à celles dont nous n'avons pas besoin, aux ressources qui ne sont pas infinies, à la nature dont nous faisons partie. À partir de cette idée centrale, nous pouvons élaborer de nombreuses approches merveilleuses pour des choses aussi routinières que la gestion des déchets. 

 

Comment mettez-vous cela en pratique dans votre quotidien ?

Laissez-moi vous raconter ma journée. Je me lève le matin, puis direction la salle de bains.  J'utilise une brosse à dents en bambou qui ira ensuite au compost. Mon dentifrice est dans un pot en verre que je peux rapporter dans un magasin pour le remplir à nouveau. J'utilise un simple savon au lieu d'un gel douche. Je rejoins ensuite la cuisine, je fais du café dans une cafetière à piston et je mange ce que j'ai envie de manger (la plupart des aliments que je mange sont cultivés localement. Je les consomme non seulement parce que c’est un acte écologique, mais aussi parce que la nourriture ukrainienne est incroyablement savoureuse).

Après mon petit-déjeuner, je promène mon chien, j'utilise des sacs en papier pour ramasser ses excréments puis je rentre à la maison pour travailler. Avant la pandémie, je me rendais au travail à pied, à vélo ou en bus, mais maintenant que je travaille à la maison, c'est encore plus facile. Le soir, je lis, je regarde un peu la télévision ou je vais boire une bonne bière d’une brasserie locale servie dans un verre.

Je ne suis pas fan de shopping. Je ne possède pas beaucoup d’objets ni même de vêtements. Si je n'ai pas l’utilité de quelque chose, je le donne ; si j'ai besoin de quelque chose, je demande d'abord à la communauté de réutilisation ou à mes ami-e-s, et je ne l'achète que s'ils ou elles ne peuvent pas m'aider. Lorsque je fais mes courses, j'utilise mes propres sacs, bocaux et récipients réutilisables.

Ne vous méprenez pas, je produis des déchets, mais le but est de voir où nous gaspillons et de traiter les causes, pas les conséquences. Nous demandons donc aux productrices et aux producteurs de changer la façon dont sont vendus leurs produits et nous mettons les municipalités au défi de créer des politiques qui inciteront les entreprises à ne pas gaspiller.

 

Parlez-nous de l'initiative que vous avez lancée.

Nous avons commencé par créer une ONG locale qui coopère avec la communauté locale, les entreprises, les productrices et producteurs et la municipalité. Puis nous nous sommes réuni-e-s avec des ONG d'autres villes ukrainiennes partageant les mêmes idées que nous et avons créé la Zero Waste Alliance Ukraine, qui fait désormais partie d'un grand réseau européen, Zero Waste Europe, et d'un réseau mondial, Break Free from Plastic.

Nous poursuivons notre travail au niveau local et nous soutenons également d'autres ONG qui travaillent sur la gestion des déchets. Nous espérons réussir à changer et améliorer le système pour le mieux, pas à pas.

 

 

Sofia Zero Waste
Sofia présente des articles réutilisables du quotidien : une bouteille d'eau, un mug avec sa cuillère et un sac à provisions.

 

Pourquoi cela devrait-il nous concerner toutes et tous ?

Le concept du zéro déchet ne concerne pas que les gobelets et les sacs réutilisables. Il s'agit d'être respectueuse et respectueux, attentive et attentif. Il existe un endroit magnifique appelé la Terre. Elle possède de nombreuses ressources extrêmement utiles que nous sommes invité-e-s à utiliser. Mais si nous utilisons ces ressources avec avidité et sans réfléchir, nous en subirons les conséquences, peut-être inattendues et fatales. Nous avons encore une chance de changer les choses, et cela ne dépend que de nous.

 

Pouvez-vous donner quelques conseils aux débutant-e-s du zéro déchet ?

Tout d'abord, ne prenez pas le concept du zéro déchet au pied de la lettre et ne pensez pas que les adeptes du zéro déchet ne produisent aucun déchet.  Nous en produisons. Commencez par observer les objets qui vous entourent. En avez-vous réellement besoin ? Les utilisez-vous ? Les portez-vous ? Vous rendent-ils heureuses ou heureux ?

Ensuite, jetez un coup d'œil à votre poubelle, c'est une grande source d'informations. Vous verrez probablement beaucoup de déchets organiques et d'emballages. Pouvez-vous changer cela d'une manière ou d'une autre ? Pouvez-vous installer un compost au sein de votre communauté ? Pouvez-vous acheter vos aliments avec moins d'emballages à usage unique ? Pouvez-vous remplacer certains objets à usage unique de votre quotidien  par des objets réutilisables ?

Enfin, pensez aux choses que vous aimez vraiment. Il s'agit très probablement de choses non matérielles : les personnes que vous aimez, le rire, l'aventure, le temps ensoleillé ou pluvieux, vous installer confortablement avec un plaid et un bon livre. Il est inutile de croire ces publicités tapageuses qui vous disent que vous devez acheter ceci ou cela pour accéder au bonheur. Non, ce n'est pas le cas. Le jour où vous accepterez cela sera probablement l'un des jours les plus utiles de votre vie.

 

Comment avez-vous été impliquée dans le Dialogue de Caux sur l'environnement et la sécurité (CDES) ?

Bonne question. Il y a tellement de choses merveilleuses dans la vie qui arrivent grâce à une phrase « Hé, voilà une idée ! », voici par quoi commençait le mail de Nick Foster qu’un ami et moi avons reçu. C'est ainsi que nous avons fini par organiser un atelier en ligne dans le cadre du CDES 2021. Le thème était « Plastiques et consommation à usage unique : inspirer un changement systématique par la transformation personnelle ». Nous avons été rejoint-e-s par Justine Maillot, de Rethink Plastic Alliance et Break Free from Plastic, Jack McQuiban de Zero Waste Europe et Anna Ponikarchuk, cofondatrice d'Ozero, le premier magasin zéro déchet d'Ukraine.

J'aime beaucoup les connexions intersectorielles. Elles produisent de nombreuses et belles idées innovantes. L'atelier a été une merveilleuse occasion de créer des connexions intersectorielles. Dans quelques années, nous pourrons en voir l'impact.

 

Find out more about the Caux Dialogue on Environment and Security

 

___________________________________________________________________________________________________________

 

Watch Sofia speak at the workshop "Plastics & Single-use Consumption: Inspiring Systematic Change through Personal Transformation" during the Caux Dialogue on Environment and Security 2021

 

Photos: Sofia Syodorenko

 

Job Offer
Off

sur le même thème

Viki square FR

L'Europe : Un esprit de diversité

La journaliste espagnole Victoria Martín de la Torre passionnée par l'Europe, la diversité et les relations interconfessionnelles. Elle réfléchit divers aspects de l'Europe, s'appuyant sur la base de ...

Polina & Katya square FR website.png

Que signifie «être chez moi»?

Face à l'escalade des conflits dans le monde, les arts apparaissent comme une force puissante pour remettre en question les idées fausses et favoriser des perspectives positives. Le rôle central des a...

Ignacio India blog FR

Agir en accord avec ses paroles dans le monde des affaires

Du 25 au 28 janvier, environ 60 PDG et autres membres de la haute direction se sont réunis sous le couvert des règles de Chatham House pour partager leurs expériences personnelles sur la manière de co...

Save the date Caux Forum 2024 FR

Caux Forum 2024: A vos agendas !

A vos agendas pour le Caux Forum 2024! This summer Caux Initiatives of Change, in partnership with Initiatives of Change International and supported by other civil society networks, UN agencies, phila...

Caux Forum 2023 Opening Ceremony square FR

Combler les lacunes dans les efforts mondiaux pour la paix et la démocratie

La cérémonie d'ouverture du Caux Forum 2023 a donné le ton de la conférence avec le thème "Renforcer la démocratie : Du traumatisme à la confiance". Découvrez le rapport et revivez les temps forts !...

Tsvetana 13 sept 2023 FR

Trouver un but et une harmonie grâce à la musique et au Caux Palace

« Il est si étrange que l'on apprenne aux gens à croire en Dieu, mais pas à croire en eux-mêmes. » Le parcours de la musicienne Tsvetana Petrushina est un récit inspirant sur la façon dont elle a déco...

Save the date 2023 square no date

Caux Forum 2023: A vos agendas

Nous sommes heureux et heureuses d'annoncer que le Caux Forum sera de retour à Caux l'été prochain ! Découvrez plus de détails et réservez la date ! ...

Arpan Yagnik

Arpan Yagnik: Gravir des montagnes

Arpan Yagnik, participant à la conférence sur le Leadership créatif de l'année dernière et membre de l'équipe du IofC Hub 2021, parle à Mary Lean de créativité, de peur et de vocation. ...

YAP 2021 article square

Programme des jeunes ambassadeurs et ambassadrices 2021 : Apprendre à écouter

En découvrant le Programme des jeunes ambassadeurs (YAP) sur Google, Agustina Zahrotul Jannah, étudiante en droit indonésienne, s'est sentie à la fois enthousiaste et désespérée. Enthousiaste parce qu...

Water Warriors 2022 square

Aidez les Water Warriors à sauver l'eau au Kenya

Water Warriors est une collaboration inédite entre des expert-e-s et des activist-e-s du Kenya, de l'Inde et de la Suède, lancée par Initiatives for Land, Lives, and Peace (ILLP), l'équipe organisatri...

Patrick Magee 600x600

« Là où commence le deuil - Construire des ponts après la bombe de Brighton » : Un enteretien avec Patrick Magee

Le deuxième épisode de la série « Stories for Changemakers » s’inscrivant dans le programme Des outils pour les acteurs et actrices du changement s’est tenu le 25 août dernier, avec une interview de P...

Summer Academy 2021 screenshot square

Créer un réseau de personnes capables de résoudre les problèmes pour construire un avenir sûr et durable

L'Académie d'été sur le climat, la terre et la sécurité 2021 a réuni 29 participants de 20 pays. De l'Égypte et du Sénégal aux États-Unis et à la Thaïlande, les fenêtres de Zoom se sont ouvertes penda...

Salima Mahamoudou 21 July 2021 FDFA workshop CDES 2021

Refaire un monde en péril

Le Dialogue de Caux sur l'Environnement et la Sécurité (CDES) 2021 s'est déroulé en ligne du 20 au 30 juillet, pour la deuxième année consécutive, comprenant trois plénières ouvertes et sept ateliers....

CL 2021 Hope square

Un voyage de l'incertitude à la possibilité

La conférence Leadership créatif 2021 a emmené les participants dans un voyage de six jours « de l’incertitude à la possibilité ». Du 25 au 31 juillet, 150 participants en ligne vivant dans plus de 50...


Jacqueline Coté

Jacqueline Coté a été Responsable de la communication puis Directrice des relations publiques de l'Institut de hautes études internationales et du développement à Genève de 2009 à 2021. À ce poste, elle a contribué à faire du nouveau campus de l'Institut, la Maison de la Paix, un centre dynamique de conférences et de séminaires, renforçant ainsi la réputation et le rayonnement de l'Institut dans la Genève internationale et au-delà.

Jacqueline Coté deviendra présidente d’Initiatives et Changement Suisse en avril 2022

Communiqué de presse

25/01/2022
Featured Story
On
Communiqué de presse

 

Jacqueline Coté profile
Photo credit: Boris Palefroy

25 janvier 2022 - Christine Beerli quittera la présidence d'Initiatives et Changement Suisse en avril 2022, après quatre ans d'exercice de cette fonction. Jacqueline Coté, ancienne Directrice des relations publiques du Graduate Institute Geneva, lui succédera.

« Ce fut un plaisir de servir la Fondation, déclare Mme Beerli. Notre équipe et le Conseil ont travaillé en étroite collaboration pour établir la viabilité financière qui nous permettra de nous concentrer sur l'accomplissement de notre mission : construire des ponts de confiance dans un monde divisé. Je suis très heureuse que Jacqueline Coté me succède dans cette tâche importante. C'est une professionnelle hors pair qui possède une solide expérience en matière de plaidoyer, de résolution de conflits, de relations extérieures et de partenariats, et qui est exceptionnellement passionnée par la création d'espaces sûrs pour le dialogue. Elle apporte un éventail incroyable de qualités et d'idées créatives. Sa spécialisation en matière de médiation, de communication et de droit, ainsi que sa connaissance préalable de la Fondation, apportent un mélange unique de compétences et d'expérience à sa direction. »

« C'est un grand honneur pour moi d'avoir été nommée à la présidence d'Initiatives et Changement Suisse, a déclaré Mme Coté. Dans ce monde de profondes perturbations et d'incertitude, le travail d'I&C, qui consiste à faire tomber les barrières et à aider à établir la confiance entre des sociétés divisées, est plus pertinent que jamais. J'ai l'intention de capitaliser sur les énormes réalisations de Christine Beerli pendant la pandémie de Covid-19 pour étendre la portée et l'impact de nos programmes, en particulier auprès des jeunes, et redonner vie au Caux Palace. Je suis impatiente de tirer parti de notre réseau de membres d'I&C, de partenaires stratégiques et d'amis qui, avec notre équipe enthousiaste, sont tous unis dans le désir de contribuer à un monde juste, pacifique et durable. Je me réjouis également de travailler en étroite collaboration avec Stephanie Buri et Nick Foster, nos dynamiques codirecteurs, ainsi qu'avec les membres dévoués de notre Conseil. »

Jacqueline Coté a été Responsable de la communication puis Directrice des relations publiques du Graduate Institute Geneva, de 2009 à 2021. Elle a contribué à faire du nouveau campus de l'Institut, la Maison de la Paix, un centre dynamique de conférences et de séminaires, renforçant ainsi la réputation et le rayonnement de l'Institut dans la Genève internationale et au-delà.

Auparavant, Mme Coté était la Représentante permanente de la Chambre de commerce internationale auprès de l'ONU et a également été Conseillère principale en matière de plaidoyer et de partenariats auprès du Conseil mondial des entreprises pour le développement durable. Au début de sa carrière, elle a exercé en tant qu'avocate internationale au Canada et en Suisse, et a occupé des postes de direction dans les sociétés multinationales SGS et DuPont

Jacqueline Coté est convaincue que la meilleure façon d’aborder l'agenda mondial est d'associer les secteurs public, privé et à but non lucratif, et que le dialogue et l'empathie sont des outils essentiels pour atteindre les objectifs de développement durable des Nations unies. Elle a récemment suivi une formation de médiateur à la Harvard Law School, et a rejoint le conseil d'administration de plusieurs associations pour poursuivre son engagement dans la Genève internationale.

Elle a les nationalités suisse, canadienne et britannique, est membre du Barreau du Québec, et a deux enfants adultes qui partagent sa passion pour relever les défis mondiaux d'aujourd'hui dans leurs domaines de travail.

 

Event Categories
IofC Switzerland
Job Offer
Off

sur le même thème

Caux Palace immo FR

Quand l'impossible devient possible

Dans son dernier numéro, le plus connu des magazines consacrés à l’immobilier de Suisse romande, immobilier.ch, présente le Caux Palace comme l'un des cinq exemples remarquables de préservation et de ...

Eliane Stallybrass

Lost in Translation : Être bénévole au Caux Refuge

Lorsque les premiers et les premières Ukrainien-ne-s sont arrivé-e-s au Caux Refuge, mis en place au centre de conférence d'I&C à Caux, Eliane et Andrew Stallybrass ont été parmi les premiers et premi...

Training of Trainers Caux October 2022

Une formation pour formatrices et formateurs, facilitatrices et facilitateurs à Caux: « Ce n'est que le début »

Que se passe-t-il lorsque 26 formateurs, formatrices, animateurs et animatrices d'I&C venu-e-s de 12 pays différents s'embarquent pour un voyage d'apprentissage de trois jours proposé à Caux sur la co...

La Loge square FR

Des nouveaux bureaux à Genève pour I&C Suisse !

Nous sommes de retour en ville ! Avec notre bureau de représentation maintenant situé à "La Loge" dans le Domaine La Pastorale à Genève, nous nous réjouissons de nous réengager plus significativement...

Annual Report square FR

Notre rapport annuel est maintenant disponible !

Découvrez maintenant notre rapport annuel 2021 qui couvre toutes les activités de l'année dernière et les célébrations des 75 ans de rencontres !...

Caux Belle Epoque Andrew Eliane Stallybrass J Coté June 2022

Caux à la Belle Epoque

Dimanche 19 juin, nombreux et nombreuses étaient les visiteurs et visiteuses à s’être rassemblé-e-s dans le parc du Caux Palace pour l'inauguration d'une promenade autoguidée « Caux à la Belle Epoque ...

Andrew Lancaster

Andrew Lancaster : Responsabilités sans frontières

L'ancien président du Conseil d'I&C Suisse, Antoine Jaulmes, s'est entretenu avec Andrew Lancaster qui vient de mettre un terme à ses fonctions auprès du Conseil. ...

Nick Foster

Nick Foster devient co-directeur général d' Initiatives & Changement Suisse

Nick Foster, jusqu'à présent directeur du Caux Forum, reprendra le rôle de codirecteur d'Initiatives et Changement Suisse (I&C Suisse) aux côtés de Stephanie Buri. Après avoir passé neuf ans à Initiat...

Paul Misraki

1948 - Paul Misraki: Bande-son pour une nouvelle Allemagne

L'Allemagne était en ruines. L'Europe était en ruines. Des millions de personnes avaient été tuées, des millions d'autres blessées et déplacées. Sans compter les ruines morales, à l'origine d'un profo...

Peter Petersen

1947 - Peter Petersen: « Toutes nos défenses se sont effondrées. »

«A cette époque, même un chien aurait refusé un morceau de pain de la main d'un Allemand», se souvient Peter Petersen, l'un des 150 Allemands que les Alliés ont autorisés à venir à Caux en 1947. Ils o...

Trudi Trüssel

1946 - Trudi Trüssel: « On ne peut pas construire un monde nouveau avec une seule classe sociale »

« Au plus profond de moi-même, je blâmais les riches et je les tenais pour responsables du malheur de tant de gens. Je ne pouvais accepter que quelques-uns puissent avoir tout ce qu'ils voulaient san...

Yara Zgheib

75 ans, 75 récits

« Mon histoire n'est pas spéciale, ni seulement la mienne. Elle appartient à ce centre de conférence qui a 75 ans et possède des centaines de milliers de trajets en train, de promenades, de discussion...

IofC In words FR square

Enquête: Comment pouvons-nous vous servir au mieux ?

Nous nous engageons à vous inspirer, à vous former et à vous mettre en réseau afin de vous soutenir dans votre parcours du changement personnel au changement global. Mais nous avons besoin de votre ai...

Dolce Riviera 2020 alp horns

Fête nationale suisse dans les jardins du Caux Palace

Habituellement, la fête nationale suisse du 1er août est l'occasion pour les participants du Caux Forum de découvrir certaines traditions suisses, dont la fondue au fromage. Cette année, le Caux Palac...


Autres événements

Subscribe to