Regardez maintenant l'entretien avec Sunil Mathur, PDG de Siemens Ltd India et intervenant à l'ouverture de la conférence TIGE 2015, sur YouTube (en anglais).

La 9ème édition de TIGE (Confiance et intégrité dans une économie mondialisée) a pris fin et a laissé le Centre de Rencontres de Caux rempli d’histoires personnelles extraordinaires, pleines de courage et de détermination.

Sunil Mathur, directeur général de Siemens Ltd, Inde, Jane Royston, Femme d’affaires de l’année en Suisse et Emmanuel Mutisya qui a partagé son histoire captivante sur la lutte contre la corruption au Kenya, comptaient parmi les intervenants de cette conférence.  

Wendy Addison, fondatrice de Speakout-Speakup et Alia Ben ont partagé leurs histoires de « lanceurs d’alerte ». Toutes deux ont dû faire face à de lourdes conséquences suite à leurs révélations, mais elles n’ont jamais baissé les bras. Elles ont continué à se battre pour leurs convictions, même si cela impliquait de renoncer à leur mode de vie. Wendy Addison est tombée au plus bas et s’est retrouvée à mendier dans les rues afin de nourrir son fils de 12 ans, car il était devenu impossible pour elle de trouver un travail à cause de sa réputation de lanceur d’alerte. Alia Ben s’est retournée contre ses proches lorsqu’elle a découvert les disfonctionnements de leur entreprise familiale au Maroc. Mais elles ont toutes les deux réussi à s’en sortir: après un long périple, Wendy Addison a créé sa propre compagnie afin d’encourager et de soutenir moralement les lanceurs d’alerte. Alia Ben a décidé de vendre la compagnie familiale, malgré le déchirement de sa famille, pour en créer une nouvelle avec sa mère et son frère, gardant confiance dans des affaires familiales menées avec confiance et intégrité.  

Ahmet Shala, ancien Ambassadeur et Ministre de l’Economie du Kosovo, a clôturé la conférence avec un discours émouvant et motivant : « Faites un choix, prenez des risques et vous constaterez le changement que vous voulez voir. » Même après avoir perdu la moitié de sa famille dans la guerre au Kosovo, l’ancien ambassadeur n’a jamais abandonné et croit que la paix et le changement sont plus importants que jamais. Il a appelé au soutien des participants et organisateurs pour créer un institut pour la consolidation de la paix au Kosovo, pour aider au développement économique et à la guérison des blessures de l’histoire. 

Les participants ont pu choisir entre différents ateliers pratiques portant sur des sujets tels que l’intelligence spirituelle dans le leadership, les droits de l’Homme et des affaires, les flux de connaissances dans les organisations et comment gérer le changement. Pour la première fois, la conférence proposait aussi une formation pratique qui visait à améliorer la capacité des participants à collaborer, à renforcer leur confiance en eux pour mieux gérer les groupes et à acquérir des compétences pour engager les parties prenantes. Cette formation «Impact Leadership » était donnée par la Business School Lausanne et LiFT.

Tous ces ateliers n’ont cessé de stimuler les cerveaux, mais le corps et l’esprit ont aussi été dynamisés par les sessions de yoga matinales, par les réflexions silencieuses en groupes et par les sessions de leadership intérieur qui visaient à réfléchir sur ses objectifs, sa personnalité et ses compétences. 

TIGE a à nouveau défié l’immobilisme, non seulement en présentant des histoires de changement passionnantes mais aussi en équipant les participants avec des outils de leadership afin de créer une économie plus juste et durable.

TIGE se répand peu à peu autour du monde. Pendant la conférence, certains participants ont montré leur intérêt et leur désir de mettre sur pied des programmes TIGE en Suède, au Danemark, en Australie, en Suisse, aux USA, au Royaume-Uni, au Mexique et en Ecosse. Surveillez cette page pour rester informé !

La conférence “Gouvernance équitable pour une meilleure sécurité humaine”a réuni 230 personnes venant de 40 pays .

Interrogés sur la raison de leur venue lors de la séance plénière, la plupart des participants ont souligné le besoin grandissant d’une gouvernance équitable. Le public a applaudi un intervenant, avocat sud-africain, qui a déclaré que les pratiques corruptives de la FIFA ont finalement été dévoilées et que ceci devraient amener une lutte à plus grande échelle contre la corruption. Une participante du Mali a déclaré : «  Nous sommes venus avec nos peurs et nous voulons savoir comment nous reconstruire après un conflit ». Un participant ukrainien quant à lui a dit : « notre pays est en guerre et nous avons besoin de solutions ».

Pour John Bond, co-organisateur de la conférence, le changement climatique est la priorité. Il déclare : « Pour notre survie, nous, européens, devons nous sentir responsables du bien-être des agriculteurs africains appauvris à cause du changement climatique. Cela demande un grand changement de mentalité. Nous continuons à blâmer les africains pour leur pauvreté alors même que nous prenons part à l’exploitation massive de leurs ressources ».

Mohan Bhagwandas, Vice-président d’Initiatives et Changement International, a fait remarquer qu’après 500 ans, la dominance occidentale sur le monde des affaires fait place à celle d’autres régions du monde : « les anciens systèmes politiques basés sur l’ethnicité et la division doivent laisser place à un agenda inclusif pour le bien de l’humanité », puis il conclut « c’est là même que réside tout le sens de cette conférence ».

Par Esme McAvoy

Sunil Mathur, PDG du géant allemand Siemens Ldt en Asie du Sud, a ouvert la conférence annuelle TIGE (Confiance et Intégrité dans une Economie Mondialisée). Il a partagé avec l’audience sa vision de la crise de corruption qui a lourdement touché Siemens. L’entreprise a pourtant utilisé cette crise afin de transformer en profondeur son système de valeurs : elle est désormais en tête de sa catégorie dans le classement Dow Jones Sustainability Index.

Pour Mathur, les problématiques qui sont au cœur de cette semaine de conférence « n’ont jamais été aussi importantes qu’à l’heure d’aujourd’hui ».  Malgré ses 25 années de carrière dans différents départements de Siemens, il n’avait jamais envisagé la possibilité d’une corruption de grande envergure telle qu’elle a été révélée publiquement en 2006. La pratique de la corruption au sein de l’entreprise afin de soudoyer de nouveaux contrats était présumée systémique. « La nouvelle nous a tous pris de court. Je travaillais en Angleterre à l’époque et nous étions stupéfiés. En l’espace d’une nuit, nous avions la Commission des Echanges et les autorités allemandes contre nous. Nous n’aurions jamais pu imaginer cela étant donné la taille et le statut de notre entreprise. »

L’éthique a toujours été essentielle dans la philosophie de Siemens. Il y a plus d’un siècle, le fondateur de Siemens était cité en disant « je ne vendrai pas l’avenir de la société pour des profits faciles. » La plupart des projets importants de Siemens cherchent à améliorer la qualité de vie des citoyens autour du monde, que ce soit en créant des cités plus agréables à vivre ou des solutions de haute technologie afin d’améliorer le système de santé ou les performances énergétiques. Que s’est-il donc passé?

Selon Mathur, c’était paradoxalement la prolifération de normes et de règles qui étaient en cause : « Nous avions des normes et des procédures pour absolument tout ! Mais en créant autant de règles à respecter, nous en avons perdu nos valeurs. Nos valeurs n’étaient plus que sur papier, elles ne se ressentaient plus dans l’âme de l’entreprise. »

La réponse des leaders de Siemens à la crise était honnête et directe : « Des erreurs ont été commises et nous allons faire un grand nettoyage interne », dit Mathur. « Ils ne savaient pas entièrement ce que cela impliquerait ». La totalité des membres du Conseil d’Administration ont démissionné et l’entreprise s’est retrouvée pour la première fois sans direction durant 60 jours. L’entreprise a désigné un nouveau PDG venant de l’extérieur, qui a promis : « Only clean business is Siemens business. »

En parallèle, l’entreprise s’est attelée à établir de nouveaux accords globaux afin d’éclaircir ses relations clients et ses dépenses. Inviter ou parrainer des clients a été immédiatement interdit. « Les commerciaux ont cru que nous étions perdus, » admet Mathur. « Ils disaient, ‘Comment peut-on gagner la confiance de notre client sans l’inviter à diner’ ? »

L’entreprise a réduit ses multiples règlements et procédures à respecter, en mettant plutôt l’accent sur la capacité personnelle des employés à prendre de bonnes décisions, en se basant sur leur intégrité. Les employés peuvent maintenant se poser quatre questions simples avant de prendre une décision : « Est-ce la bonne chose à faire pour Siemens? Est-ce en accord avec les valeurs de Siemens et les miennes? Suis-je prêt à être tenu responsable de cette décision? » Ce questionnement personnel à la fois simple et efficace permet de reconstruire la confiance au sein l’institution et incite les employés à agir de façon plus éthique et responsable.

Si la transformation de tout le système de Siemens lui a couté beaucoup de temps, d’énergie et d’argent, elle a aussi été très efficace. La compagnie a signé des accords avec les autorités après seulement 18 mois et n’a été exclue d’aucun contrat public. L’entreprise a payé une pénalité sévère de deux milliards d’euros, mais les autorités ont fait l’éloge des efforts fournis par Siemens afin de règlementer sa situation. La véritable reconnaissance extérieure est survenue en 2009 avec le classement de Siemens au Dow Jones Sustainability Index. Siemens est arrivé en tête de liste dans la catégorie des « Compliance & Risk Management » et s’est systématiquement maintenu à cette position les années suivantes – un retournement de situation impressionnant pour une entreprise qui s’était vue entachée de problèmes de corruption seulement trois années auparavant.

Siemens partage désormais avec d’autres entreprises multinationales son expérience dans la transformation de son organisation vers un système dirigé par le respect des valeurs éthiques. « Il n’est plus seulement question d’obtenir des résultats, mais de savoir comment ces résultats ont été obtenus » affirme Mathur. « Les lignes directrices et règlements ne peuvent pas tout faire. Ce qui compte vraiment ce sont nos valeurs. Les individus qui appliquent leurs valeurs personnelles au travail peuvent réaliser de grands changements au sein d’une organisation, peu importe sa taille. Ce sont les petites rivières qui forment les grands fleuves. »

Le weekend dernier, lors de la 9ème édition de la conférence annuelle « Confiance et intégrité dans une économie mondialisée » (TIGE), à Caux en Suisse, Jane Royston et Emmanuel Mutisya ont expliqué comment ils ont dû s’affirmer contre la majorité pour défendre leurs valeurs dans le monde des affaires.

Jane Royston ne pouvait accepter que les grandes firmes traitent leurs employés comme s’ils étaient des ressources à épuiser. Emmanuel Mutisya, quant à lui, était révolté de la banalité de la corruption au Kenya, son pays d’origine.

Jane Royston a alors décidé de créer sa propre compagnie d’informatique, NatSoft, qui respecte ses idéaux et ses valeurs. Sa volonté de fonder son entreprise sur des valeurs éthiques fortes était une réaction face au traitement inégalitaire qu’elle avait subi alors qu’elle travaillait pour Dupont France. A ses yeux, le travail d’équipe et le dévouement sont une priorité, le profit est secondaire.

Emmanuel Mutisya a toujours été conscient que la corruption est un mal qui ronge la société kenyane, y ayant parfois pris part lui-même. Mais en Suède, où il poursuit ses études, une nouvelle perspective s’ouvre à lui et l’importance de l’honnêteté dans le business devient évidente. Mutisya a dû faire face aux critiques et à la désapprobation autour de lui, mais il a su rester authentique et fidèle à ses valeurs. Il a ainsi pu établir un système de business durable au Kenya.

Pour en savoir plus sur Jane Royston et Emmanuel Mutisya, téléchargez les articles en anglais ci-dessous: 

Jane Royston:  ‘Swiss founder of NatSoft was no soft touch’

Emmanuel Mutisya: ‘How a Kenyan businessman made a stance against corruption'

Le 28 juin 2015, Laurent Wehrli, Maire de Montreux, Anne Lugon-Moulin, Ambassadrice et représentante du Département fédéral des affaires étrangères, ont participé à l'ouverture officielle des Rencontres internationales de Caux 2015 aux côtés de Mohan Baghwandas, Vice-Président d&C International, et Antoine Jaulmes, Président de la Fondation CAUX-Initiatives et Changement, pour souhaiter la bienvenue aux participants et aux invités.

Au programme de la journée d'ouverture: un tour guidé de l'ancien Caux-Palace, un résumé des activités d&C partout dans le monde et une présentation des programmes de Caux et des Rencontres Internationales.

La Fondation CAUX-IofC s'engage pour la responabilité des multinationales

Le 3 mai 2015, le Conseil d'administration de CAUX-Initiatives et Changement (IofC) a décidé de devenir membre de l’Association pour l’Initiative multinationales responsables. Le thème de la responsabilité des entreprises est proche des initiatives et des sujets portés par CAUX- IofC.

La Suisse compte le plus grand nombre de sièges d’affaires multinationales par habitant.

Ces entreprises sont impliquées dans des opérations mondiales et rencontrent des défis liés aux droits de l'homme, au droit du travail et à la protection de l’environnement.

L'initiative récemment lancée est inspirée des Principes directeurs de l’ONU relatifs aux entreprises et droits de l’homme  ainsi que des normes du BIT et de l'environnement. L'initiative est globale dans sa pertinence et sera mise en œuvre en Suisse. Elle devra s’assurer que les entreprises multinationales avec siège en Suisse intègrent la protection des droits de l'homme et de l'environnement dans leurs pratiques d'affaires.

Cornelio Sommaruga*, ancien Secrétaire d'Etat suisse aux affaires économiques extérieures et par la suite également président de CAUX-IofC en 2000-06, est un membre du Comité d'Initiative. Le thème des multinationales responsables sera intégré dans les activités de CAUX-IofC, conformément à l'un de ses objectifs statutaires "afin de renforcer l'engagement éthique dans l'économie".

• Interview à la Radio RTS la 1ère :

Etant donné que la conférence Confiance et intégrité dans une économie mondialisée attire de plus en plus de participants suisses, la cheffe de projet CAUX- I&C pour la Suisse et deux bénévoles ont organisé une session d’information et de réseautage pour professionnels le 30 avril dernier à Lausanne.

Après avoir présenté la conférence et les intervenants, les ateliers et séances de formation de l’édition 2015, les 15 participants ont ouvert le dialogue autour d’un apéro avant de poursuivre avec des conversations guidées sur des questions telles que « Qu’est-ce qui m’a marqué dans mon travail ? Quel impact a eu TIGE sur moi ? Est-ce que la confiance et l’intégrité ont été parfois difficiles pour moi ? Comment ai-je fais face à ces challenges ? ». Les participants ont relevé l’importance de prendre ses responsabilités et d’agir, parfois même d’expérimenter et de partager ses expériences d’engagement et de succès, toujours sources d’inspiration.

D’autres événements TIGE-Switzerland auront lieu durant l’année afin d’inspirer et de soutenir ceux qui veulent avoir un impact positif sur leur environnement, ceux qui veulent entendre et propager des expériences stimulantes et pourquoi pas, organiser des actions communes.

Si vous voulez être tenus au courant des futures événements TIGE-Switzerland, merci de nous le faire savoir par email à events@caux.ch .

Atelier I&C pour les étudiants AIESEC à Berne

Après l’atelier « Mener une équipe » en décembre 2014, les étudiants membres d’AIESEC Berne ont demandé à la Fondation CAUX- I&C de mettre en place un nouvel atelier sur le thème « Faire face aux défis du leadership. » Brigitt Altwegg, cheffe de projet CAUX- I&C pour la Suisse et deux volontaires ont alors uni leurs forces pour mettre sur pied cet atelier.

L’atelier interactif d’une durée de 1h30 a abordé des thèmes tels que la gestion de la motivation d’une équipe, le  soutien de membres d’une équipe dont les niveaux d’expérience sont différents, les capacités à mettre des priorités et à déléguer. Les animateurs ont partagé leurs propres expériences en matière de leadership et les étudiants ont, eux, beaucoup réfléchi et discuté de leurs difficultés présentes tant individuelles qu’en équipe et de la manière de les résoudre. L’échange sur leurs motivations à travailler avec AIESEC  les ont par ailleurs beaucoup inspirés.

Nous espérons que l’atelier sera utile aux nouveaux chefs d’équipes, nommés le même soir, et nous leur souhaitons le meilleur pour leur année de leadership avec AIESEC !

Un weekend avec l’association « Amis de Caux »

Les 18 et 19 avril 2015, l’association « Amis de Caux » a organisé son assemblée annuelle à Caux. L’association a accueilli tous ceux qui étaient intéressés à découvrir Initiatives et Changement et la force d’un dialogue ouvert et honnête, qui forge des relations de confiance malgré les différences.

Ce week-end était une occasion unique de rencontrer des gens de tous horizons, de partager avec eux la vision et la mission de la Fondation Caux- I&C et de se relaxer dans le décor splendide du lac Léman.