Chez I&C Suisse, nous pensons que la facilitation est essentielle lorsqu’un groupe de personnes se réunit pour discuter de la manière d’inciter les individus et les organisations à œuvrer pour un monde plus juste, pacifique et durable - qu'ils forment une équipe ou non. C'est pourquoi nous proposons des formations et des prestations de facilitation, en collaboration avec l'ICA.

Les 28 et 29 octobre 2019, Anna Krebs et Brigitt Altwegg ont co-animé notre dernier cours sur les méthodes d'animation de groupe (Group Facilitation Methods - GFM). Les participants ont fait preuve d’une énergie unique et ont posé de grandes questions pratiques. Ils étaient ravis d'avoir appris un cadre qui les aiderait à structurer, à l’avenir, leur rôle de facilitateur. Les séances d'entraînement leur ont permis d'affiner leurs compétences en animation.

Les 30 et 31 octobre, Jonathan Dudding de l'ICA Royaume-Uni a donné un deuxième cours sur le planning participatif stratégique  (Participatory Strategic Planning - PSP) à Genève. Heba Aly, directrice de The New Humanitarian, a déclaré : " Ce cours a aidé à donner un sens au processus, avec une feuille de route claire et des outils pour mener à bien les projets de planification stratégique avec vos équipes. J'avais cherché de l'aide à ce sujet et je ne savais pas trop vers qui me tourner. Je suis très heureuse d’avoir découvert ce cours .

Cliquez ici pour plus d'informations sur nos ateliers et prestations de facilitation.

Dr. Alan Channer, l'un des organisateurs des Dialogues de Caux sur la terre et la sécurité depuis leur lancement, a été cette année finaliste du Prix international de la paix de Brême (Allemagne).

Ce prix rend hommage aux personnes et aux organisations qui « donnent le bon exemple à travers leur action pour la paix, la justice et l'intégrité de la création ». Dr. Channer a été nommé pour ses travaux sur la terre, la sécurité et le climat. Son introduction fut la suivante : « Comment peuvent mutuellement se renforcer la paix et la protection du climat ? Quel pouvoir découle des initiatives de paix locales ? Alan Channer apporte une contribution importante aux relations islamo-chrétiennes et à la réconciliation entre les groupes ethniques ».

Le travail du Dr. Channer en tant que producteur de films, directeur de projet, chercheur et scénariste est étroitement lié au Caux Forum. For the Love of Tomorrow Films, sa société de production cinématographique, a ses racines dans ce lieu. Dr. Channer a également rencontré l’imam et le pasteur, une rencontre bouleversante qui allait donner naissance à deux documentaires primés. Plus récemment, Alan a lancé en partenariat avec le Centre de politique de sécurité de Genève (GCSP) une Académie d’été sur la terre, la sécurité et le climat qui s’est inscrite dans le cadre du Caux Forum 2019.

Télécharger la brochure du Prix international de la paix de la ville de Brême (en anglais)

Oliver Gardiner – une équipe de tournage à lui tout seul – se rend régulièrement dans les zones les plus reculées de la planète pour montrer comment les populations locales traitent de questions complexes à travers l'alimentation, l'agriculture et l'utilisation des terres.

En 2017, en même temps qu’il participait au Dialogue de Caux sur la Terre et la Sécurité (CDLS), Oliver Gardiner réalisait aussi pour l’association Regeneration International un documentaire sur Mari Oumar Sall. Cette militante rurale d’origine mauritanienne forme les réfugié.e.s ayant fui la violence du nord du Mali à l'agriculture en sol aride afin de leur permettre de nourrir une communauté toujours plus importante. C’est Oliver Gardiner qui a fait venir Mari Oumar Sall au Dialogue de Caux en 2017, avec le soutien de Regeneration International et du réseau Initiatives pour la terre, la vie et la paix.

En 2018, Oliver Gardiner a filmé avec d’autres participant.e.s du Dialogue de Caux un projet de restauration de mangroves grâce à des drones dans la région du delta, au Myanmar.     

Oliver Gardiner est le producteur et réalisateur des Voies de l’agriculture régénératrice, une série de vidéos coproduite par Regeneration International, Kiss the Ground et l'association Organic Consumers. L'un de ces documentaires, intitulé Khasi Mother Earth, raconte l'histoire de Kong Spelity Lyngdoh, une Khasi de 98 ans qui vit dans l’État indien de Meghalaya et qui a passé trois décennies à se battre pour protéger sa terre des mines d'uranium, allant jusqu’à refuser les dizaines de millions de dollars qu’on lui proposait. La société de l’État de Meghalaya est matrilinéaire et ce sont les femmes qui détiennent l'autorité et la propriété de la terre.

Oliver Gardiner a également réalisé un court métrage sur la manière dont l'agro-écologie a pu être utilisée pour mettre fin à un conflit armé régional ainsi qu’à la ségrégation religieuse aux Philippines.

C’est en décembre 2018 à Katowice, en Pologne, à l’occasion de la Conférence des Nations Unies sur les Changements Climatiques (COP24 de la CCNUCC) que Bo Sprotte Kafod a rencontré d’ancien-ne-s participant-e-s du Dialogue de Caux sur la Terre et la Sécurité (CDLS). Il décide alors de rejoindre l’équipe organisatrice du CDLS en tant que bénévole.

Etudiant en ingénierie forestière et paysagère à l'Université de Copenhague, Bo est aussi le président de la section danoise de l'Association internationale des étudiants en foresterie. Il décrit son expérience dans l'équipe organisatrice du Dialogue de Caux comme un processus d'apprentissage abrupte, qui a mis ses compétences à l’épreuve.

« Les événements à l’échelle globale, auxquels participent des professionnel-le-s, chercheurs et chercheuses, ainsi que le secteur privé, ont tendance à être très bureaucratiques, avec des processus lents parfois éloignés des applications pratiques », déclare-t-il. « Ce n’est pas le cas au Caux Forum. Cet événement permet aux personnes de se réunir autour de thèmes communs et d’échanger librement, entraînant la création de nouvelles initiatives – des initiatives pour le changement. Beaucoup de mes valeurs et opinions sont reflétées dans les buts du Caux Forum, des valeurs et opinions réaffirmées lors de cette expérience. »

Après avoir contacté la branche danoise d'Initiatives et Changement (IofC) à Copenhague, Bo a participé à la Conférence des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (COP14 de la Convention) à Delhi, avec d'autres participants du Dialogue de Caux.

Après la conférence, Bo et d’autres membres du CDLS ont visité Meghalaya, un Etat du nord-est de l’Inde. Ils y ont retrouvé d’autres personnes du Caux Forum et ont pu rencontrer le Premier ministre de l’État, Conrad Sangma.

Pendant son séjour, Bo a visité la forêt sacrée de Mawphlang, un trésor naturel abritant plus de 500 espèces indigènes. Les Khasi de Meghalaya sont nombreux à trouver dans la forêt la présence de leurs ancêtres. Ils s’y rendent souvent pour prier les arbres et les pierres et ainsi apporter de la clarté aux dilemmes de leurs vies. Bo a été particulièrement touché par l'importance spirituelle de ce lieu.

Il a ensuite découvert que la forêt sacrée était menacée par le changement climatique et les maladies. Si rien n’est fait, les arbres continueront de mourir à un rythme croissant. A la grande joie du gardien, Bo a diagnostiqué l’un des problèmes – le champignon Sooty Mould – et a suggéré une solution possible. Avec d’autres personnes, il accompagne actuellement le Département des forêts de Meghalaya pour construire un plan d’action visant à sauver les arbres centenaires de la forêt.

Établie en 1946, Initiatives et Changement (I&C) Suisse, réunit des personnes de tous horizons lors des conférences, formations et séminaires locaux ou internationaux qu’elle organise en Suisse, principalement dans son Centre de Rencontres internationales, l’ancien Caux-Palace. 

I&C Suisse offre ainsi un espace privilégié permettant d’inspirer, de former et de mettre en réseau des individus, des groupes et des organisations du monde entier, afin qu’ils puissent s’engager de manière efficace et novatrice dans la promotion de la confiance, du leadership éthique, d’un mode de vie durable et de la sécurité humaine. 

L’approche d’I&C Suisse vise à catalyser un changement global grâce au changement personnel. La fondation opère selon ses valeurs de respect absolu de la dignité humaine, de la vérité, de la solidarité et de l’attention envers autrui à tous les niveaux de la vie publique et personnelle. Elle recommande la réflexion silencieuse comme moyen d’accès à la créativité et à l’inspiration.

La fondation cherche un-e assistant-e pour son bureau genevois dont la mission principale sera d'apporter un support administratif et opérationnel à/au la/le Secrétaire général-e, et à son équipe. Il s'agit d’un emploi temporaire d’une année avec possibilité de prolongation. Nous vous proposons un travail agréable avec de très belles perspectives d'autonomie.

Tâches principales :

• Support administratif à la/au Secrétaire général-e et au bureau de Genève
• Mise à jour des bases de données (CRM)
• Gestion de l’information Garant-e du respect du protocole  épistolaire et lors d’événements (corps diplomatique, représentant-e-s des hautes autorités) avec le soutien du/de la Secrétaire Général-e:
• Organisation en toute autonomie d’événements et de réunions diverses
• Relais avec les fournisseurs/prestataires
• Contrôle de la facturation et des commandes
• Assure l'ensemble des activités administratives (rédaction de courriers divers, saisie et diffusion de documents, organisation de séances, gestion des voyages et des agendas, établissement des notes de frais etc.)
• Gérer les appels téléphoniques et assurer la réception des visiteurs
• Traitement du courrier entrant et sortant

Profil recherché : 

• Certificat ou formation d’assistant-e ou équivalent
• 3 ans d’expérience dans une fonction d’assistant-e, idéalement dans le domaine international
• Vous êtes autonome dans votre travail, pro actif(ve) avec le sens du détail
• Excellente capacité organisationnelle et rédactionnelle
• A l’aise avec les outils informatiques (Outlook, Excel, Word, PowerPoint, CRM etc.)
• Sens développé pour la précision et l’attention aux détails
• Très bon sens du service
• Très bonne communication interpersonnelle et sens de l’équipe (avec des membres sur place et à distance)
• Excellente capacité rédactionnelle en Français et en Anglais, bonne connaissance de l'Allemand est un atout
• Connaissance du protocole (diplomates, autorités) est un atout
• Suisse ou Permis de travail valide en Suisse

Poste basé à Genève.

Durée : CDD du 01.01.2020 au 31.12.2020 – possibilité de prolongation

Votre salaire annuel à 60% sera compris entre CHF 39’000.- et CHF 42'000.-

Merci d’envoyer votre dossier complet au plus tard le 30 novembre 2019 à : hr@caux.ch

Cliquez ici pour télécharger l'offre d'emploi.

Vous trouvez que la plupart des réunions sont inefficaces et pas assez participatives ? Vous avez l’impression que vos réunions n’atteignent pas leurs objectifs, que vous vous sentez désengagé.e.s ou que vous avez perdu votre temps ? Brigitt Altwegg, Chargée de programmes pour le renforcement de la confiance auprès d’I&C Suisse, et Anna Krebs, facilitatrice, coach et professionnelle du développement organisationnel, partagent quelques conseils simples pour remédier à cette situation.

En amont et en début de réunion

Définissez clairement quelles sont les personnes en charge de l’organisation et de l’animation de la réunion, ainsi que leurs responsabilités respectives. Il peut s’agir de deux personnes distinctes ou d’une seule et même personne. Changer à tour de rôle de personne responsable permet à chaque membre de l’équipe de pratiquer ses compétences en facilitation et permet également au groupe de grandir ensemble. C'est aussi un bon moyen d’insuffler une nouvelle dynamique et de casser les habitudes.

Envoyez aux participant-e-s une invitation concise qui mentionne les points à l'ordre du jour, le contexte, les objectifs, les résultats attendus, le ou la responsable de la réunion, les participant.e.s, le calendrier et les lectures obligatoires.

Si vous n’êtes pas sûr.e.s que les personnes auront eu le temps de lire les documents à l'avance, planifiez une heure au début de la réunion pour les parcourir ensemble.

Dans le cas d'une réunion ad hoc, créez ensemble un « agenda volant » : demandez aux participant-e-s d'écrire leurs sujets / objectifs les plus importants pour la réunion sur un post-it, mettez-les sur un tableau et votez pour les éléments que vous souhaitez aborder et dans quel ordre.

Utilisez les quadrants de Covey (voir image ci-dessous) pour hiérarchiser les éléments en fonction de leur importance et de leur urgence.

Faites un tour de parole pour connaître l’état d’esprit des participant-e-s et ce qui les préoccupe.

Pourquoi ces tours de parole sur l’état d’esprit des participant.e.s sont-ils importants ?

• Ils renforcent la participation. Il est démontré que si chaque personne prend la parole au cours des cinq premières minutes d’une réunion, elle s'exprimera alors plus facilement par la suite ;
• Ils permettent de focaliser l’attention sur le sujet de la réunion. Les participant-e-s peuvent s’aider mutuellement à mettre temporairement de côté ce qui les préoccupe ;
• Ils donnent aux participant-e-s un espace pour partager à un niveau plus personnel leurs émotions et préoccupations, au degré qu'ils et elles choisissent. Lorsque cela est fait régulièrement et de manière sincère, la cohérence et la confiance au sein de l'équipe peuvent se développer. Exemples de questions : « Avant de passer à l’ordre du jour, à quoi pensez-vous en ce moment ? », « Qu'attendez-vous de cette réunion ? », « Quel mot décrit le mieux votre état d’esprit actuel ? »…

Donnez quelques informations brèves sur le cadre de la réunion :

• Répétez le but et les objectifs de la réunion, expliquez l’état d’esprit nécessaire à leur réalisation ;
• Clarifiez les attentes ;
• Présentez l'ordre du jour et clarifiez la logistique ;
• Définissez, ou rappelez aux participant.e.s les règles ou directives concernant les interactions et la participation, la confidentialité, la prise de décision et la répartition des tâches (maintien de l’heure, prise de notes). Vous pouvez également utiliser une minuterie comme un sablier de cuisine.

Pendant la réunion

Ayez recours à différents formats participatifs ou outils de facilitation adaptés à la situation et permettant à tout-e-s les participant.e.s de contribuer à la discussion de manière équitable dès le début de la réunion, en tenant compte de leurs méthodes d'apprentissage et des différentes personnalités. Donnez-leur la possibilité de gérer leur temps de parole.

Organisez des réunions debout si le problème peut être résolu rapidement.

Sinon, retirez les tables et disposez les chaises en cercle.

Gérez le temps de parole des participant-e-s. Pour les participant.e.s qui ont tendance à trop parler, vous pouvez par exemple les remercier, répéter ce qu'ils ou elles ont dit pour reconnaître que vous les avez entendu.e.s ou leur attribuer d’autres tâches supplémentaires (photos, prise de notes, chronométrage, aide spéciale, etc.). Pour faciliter la participation, vous pouvez par exemple vous mettre d’accord sur un signe à faire lorsqu’une personne souhaite intervenir, utiliser le silence pour créer un espace de réflexion, faire un tour du cercle, se mettre en binômes ou en petits groupes et demander de rapporter ensuite les discussions ou utiliser d’autres formes de facilitation qui ne nécessitent pas de parole.

Utilisez un tableau « aire de stationnement » pour noter les idées importantes qui ne rentrent pas dans le thème de la réunion.

Utilisez un tableau visuel KANBAN (voir l’image ci-dessus) pour suivre l’évolution de la réunion et pour vous donner une idée de son accomplissement à la fin.

Utilisez le « vote par points » (« dot voting ») (voir image ci-dessous) si vous devez choisir quelque chose ou choisir entre différentes options. Les participant.e.s votent pour les options choisies en utilisant un nombre limité de stickers ou de marques avec des stylos.

Lorsque la conversation s'interrompt ou qu'il y a de la tension, prenez un moment de silence et écoutez les différentes perspectives.

Pour terminer la réunion

Valorisez le succès : demandez à une personne de partager un moment de succès vécu dans son travail, ou prenez un moment pour donner un retour positif.

Décidez de la suite :

• • Identifiez les prochaines étapes ;
  • Décidez qui sera responsable de quoi et comment chacun.e suivra ses progrès ;
  • Soyez conscient.e.s des conséquences qu’entraîne un travail rendu en retard (ce que cela signifie pour l'autre personne) ;
  • Envoyez un résumé immédiatement après la réunion ;
  • Il est également possible de réfléchir à l'ordre du jour de la prochaine réunion.

Révision : prenez quelques minutes pour demander comment la réunion pourrait être améliorée la prochaine fois (méthode Kaizen).

Sortie : comme pour le début de la réunion, vous pouvez effectuer un tour rapide des impressions des participant.e.s, par exemple en demandant aux participant.e.s d'indiquer leur humeur ou de synthétiser leurs idées en un mot.

Nous nous réjouissons de recevoir vos commentaires et conseils personnels permettant de rendre les réunions plus efficaces !

N.B. Si vous voulez en savoir plus sur la facilitation de dialogues, reportez-vous à notre prochaine formation dans ce domaine qui se tiendra du 28 au 31 octobre 2019 à Genève. Nous vous proposons également nos services et notre expertise en animation pour votre propre dialogue ou événement !

Le Dialogue de Caux sur la terre et la sécurité (CDLS) de 2017 a été un tournant pour Micheál Akampa, un professionnel des investissements durables qui avait été invité à s’exprimer à la conférence Invest in Peace (Investir dans la paix). « J’ai rencontré des personnes qui partageaient mes idées et qui faisaient des choses qui m’inspiraient, » raconte-t-il. Cela m’a donné un sentiment d’optimisme nouveau et le sentiment d’avoir trouvé une famille car je n’étais plus seul sur ce chemin difficile. J’ai également eu l’opportunité de faire une pause, de réfléchir et de me connecter à mon moi intérieur afin de découvrir ce qui compte vraiment le plus pour moi, à la fois d’un point de vue personnel et professionnel. Lorsqu’on quitte le Caux Forum, on veut aller plus loin. »

Micheál a réalisé que les investisseurs et investisseuses devaient investir plus de capital dans la restauration des terres et dans la création des conditions propices à la paix et au bien-être. Après avoir quitté le Caux Forum, il a commencé à travailler sur le Fonds Invest in Peace afin de réunir des fonds destinés à financer la restauration des terres et à freiner la désertification et le changement climatique. « Au début, je travaillais à travers ma société d’investissement d’impact centrée sur l’Afrique, Traction Capital, et puis nous avons vite réalisé que nous avions besoin d’une société qui travaille au niveau mondial. » C’est ainsi que RE Equity Partners a vu le jour, Micheál étant l’un des directeurs associés.

Certaines des personnes que Micheál a rencontrées à Caux font maintenant partie de son équipe et du comité consultatif. « Nous avons également réalisé que nous devions travailler en partenariat avec d’autres personnes et organisations partageant nos idées, de manière à faire peser davantage notre force collective et à construire des synergies plutôt que de doubler nos efforts inutilement. »

L’expérience de Micheál dans ce domaine lui a appris que les investissements provenant de subventions, de fonds ou de fonds propres ont tendance à être incohérents et à ne pas se compléter. Combiner et fusionner ces ressources permettent de conférer un impact élevé à un capital modeste.

Comment expliquerait-il son travail aux gens qui ne s’y connaissent pas trop en matière d’investissements et de finance ? « C’est précisément ce qui est au cœur de mon travail », déclare-t-il, « mon travail est de simplifier le monde mystérieux des investissements et de la finance pour le rendre accessible aux personnes et pour protéger la planète tel qu’il se doit. Il existe un grand décalage entre les investisseurs et les projets qui ont un impact environnemental ou social positif. Nous cherchons à développer des stratégies et des structures d’investissement afin de combler ce manque. »

Les modèles d’investissement de RE Equity sont développés pour et avec les individus au niveau local, afin de résoudre les défis auxquels ces hommes et femmes font face. « Nous créons alors une structure, essayons de minimiser les risques et présentons les projets afin que les investisseurs et investisseuses puissent les comprendre. Ma femme est prêtre dans l’Église suédoise et ne s’y connaît pas beaucoup en matière d’investissement et de finance et je lui demande donc souvent si une structure que nous avons développée lui paraît adaptée. Elle me met toujours au défi de me concentrer sur les individus pour lesquels l’impact sera le plus élevé. Si cela leur est bénéfique, alors cela en vaut la peine ! »

Interview: Nicole Walther

Auteure: Mary Lean

Photo: Paula Mariane

« Le travail en faveur de la paix, ce n'est ni pour les pessimistes, ni même pour les réalistes », a déclaré la médiatrice Antje Herrberg qui intervenait au Bureau des Nations Unies, le 21 septembre dernier (journée internationale de la paix), à l'occasion des Pourparlers de Genève pour la paix. « Pour œuvrer en faveur de la paix, il faut pouvoir donner de l'espoir aux gens et, pour cela, vous devez vous-même être convaincu-e que de l'espoir, il y en a. C’est pourquoi il est vital de toujours faire confiance à sa boussole intérieure. » Il faut du courage pour œuvrer en faveur de la paix et bâtir un climat de confiance, jour après jour, rencontre après rencontre.

Antje Herrberg, ancienne intervenante au Caux Forum et conseillère en médiation auprès du Service européen pour l’action extérieure, était l’une des huit personnes à témoigner lors de l’événement « La confiance, c’est essentiel », un événement co-animé par Rainer Gude d’Initiatives et Changement et par Sarah Noble, directrice et co-créatrice des Pourparlers pour la paix.

Comme l'a rappelé Dina Alami, une jeune militante suédoise, c'est l’absence d’espoir qui est dangereux, car, alors, on n'a plus rien à perdre ni nulle part où aller. On se sent désespéré-e quand on fait sans cesse partie du problème. Il faut du courage pour aller au-delà, décider de croire qu'il y a de l'espoir et faire à nouveau confiance à autrui.

Coronel Lurangeli Franco, une jeune policière originaire de Colombie, est d’accord avec une telle analyse : on fait toujours le premier pas avec un sentiment de crainte. Mais, comme Eleanor Roosevelt l'a dit autrefois, « faites chaque jour quelque chose qui vous fait peur ». Quand nous réussissons à dépasser nos craintes, nous prenons souvent conscience que finalement, celles-ci n’étaient pas vraiment fondées.

César Díaz, réalisateur guatémaltèque dont l’œuvre a déjà été primée, a lui-même confirmé que le manque de confiance entre les individus trouvait sa source principale dans l’absence de dialogue. « Nous n'avons pas besoin d'être d'accord les uns avec les autres, mais nous devrions au moins nous parler et être capables d'échanger nos pensées et nos opinions. » L'histoire personnelle est d’ailleurs souvent un reflet de l'histoire collective et sociétale. César Díaz a aussi rappelé que le dialogue pouvait être amorcé de différentes manières, notamment par l'art et le cinéma. Il a enfin présenté son film sur les conflits non résolus du Guatemala, dans l’espoir de susciter des discussions qui contribueront in fine à la guérison de la mémoire personnelle et collective. Son message est le même que celui de Duo Pososhok, qui fait de la musique un outil de catharsis et de communication et qui a chanté deux fois à l’ONU, faisant applaudir l’assistance, pas toujours en rythme d’ailleurs.

Dépasser sa peur, c’est aussi prendre la parole à l’ONU pour raconter son histoire personnelle. Dina Alami était persuadée que son histoire n’intéresserait personne jusqu’au jour où elle l’a racontée en public et a pu mesurer son impact. Zainab Nankya et Salama Ibrahim œuvrent à combler les fossés interreligieux, l’une en Ouganda et l’autre au Nigeria. Elles ont elles aussi dû surmonter leur peur de parler ici - tout comme elles l'ont fait lorsqu'elles ont décidé d’aller l’une vers l’autre et de se faire confiance, posant là un véritable acte de foi et d’espérance, à l’encontre des discours sur « les autres » avec lesquels elles avaient grandi.  

Un appel à l'action a été lancé par Mo Ibrahim, à l’origine de la Fondation Mo Ibrahim qui soutient la bonne gouvernance et le leadership en Afrique. Mo Ibrahim a notamment rappelé aux jeunes d'aujourd'hui : « c'est votre avenir, pas le nôtre. Agissez. Votez. » Il faut du courage pour changer et façonner de nouveaux systèmes, mais d’après Mo Ibrahim, les temps actuels sont propices au changement.

À l’occasion des Pourparlers de Genève pour la paix, organisés par l'Office des Nations Unies à Genève, Interpeace et la Plateforme genevoise de consolidation de la paix, huit histoires ont été racontées dans des langues différentes au sein même du bâtiment de l'ONU à Genève. Chacune de ces histoires était bien préparée et chronométrée. Comme nous le savons déjà à Initiatives et Changement, un partage d'histoires, s’il est authentique et bien préparé, est un outil particulièrement puissant qui peut faciliter le passage à l’action. Le partage d’histoires permet non seulement de renforcer le rôle que nous pouvons tous et toutes jouer en faveur de la confiance et de la paix durable, mais également de rappeler clairement le lien entre le personnel et le global ou le collectif.

Texte: Stephanie Buri

Photos: Antoine Tardy pour Interpeace

Nhat Vhuong est un consultant en marketing digital et un entrepreneur social qui s’est passionnément investi dans la lutte contre la pénurie d'eau. Réfugié vietnamien ayant grandi en Suisse, il a travaillé au Japon pendant huit ans avant de revenir en Suisse en 2015.

En 2017, Nhat Vhuong découvre, à travers une vidéo sur internet, une machine inventée par un ingénieur espagnol à la retraite et qui permet de produire de l'eau potable à partir de l'air. Il voit aussitôt le potentiel humanitaire d’une telle invention, et décide de lever des fonds pour installer l’une de ces machines dans un camp de réfugié-e-s au Liban. Désormais, la machine produit 500 litres d’eau par jour et profite à 150 familles.

Il crée ensuite Water Inception, une entreprise sociale dont l'objectif est de « sensibiliser l'opinion publique à la future crise globale de l'eau, et de fournir des technologies adaptées aux communautés confrontées à la pénurie d'eau dans le monde ».

Water Inception n’en est qu’à ses prémices lorsque Nhat Vuong se rend pour la première fois à Caux en 2017, en tant que jeune leader du Dialogue de Caux sur la Terre et la Sécurité (CDLS). Depuis, il revient régulièrement et s’engage activement au sein de la communauté. Pour lui, rencontrer autant de personnes venues d’horizons différents, mais toutes engagées dans une même lutte pour la protection de la terre, est source d’inspiration. C’est ainsi que son réseau s’élargit au gré de ses séjours à Caux, et qu’il entretient avec certain-e-s participant-e-s du CDLS des liens très forts, n’hésitant pas à solliciter leur avis pour le guider dans son travail. L'importance que le CDLS donne à la sécurité environnementale et à l'accès à des ressources environnementales adéquates pour atteindre la paix s'inscrit parfaitement dans l'éthique de son travail.

Depuis 2017, Nhat Vhuong a vu son action reconnue au Forum économique mondial. Il a également mené une campagne de crowdfunding efficace, qui lui a permis de réunir suffisamment de fonds pour faire de Water Inception une réalité. En plus de fournir des technologies adaptées aux communautés vulnérables devant faire face à une pénurie d'eau, il mène un travail de sensibilisation à la crise mondiale de l'eau et aux nouvelles technologies de l'eau, notamment au sein du CDLS. Nhat Vhuong en est convaincu : le CDLS pourrait bénéficier d'une discussion plus directe sur la question de l'eau. Il existe aussi selon lui de nombreuses organisations suisses, spécialisées dans la problématique de l'eau, qui pourraient contribuer de manière productive aux réflexions sur la sécurité foncière, qui est la thématique clé de la conférence.